Le moral des industriels reprend des couleurs

C'est une confirmation. Après avoir touché un point bas en mars, l'indice mesurant le moral des industriels progresse pour le deuxième mois consécutif en mai. Certes, la progression n'est que de 1 point, portant cet indice à un trop faible niveau pour qu'il indique une prochaine embellie nette et franche de l'économie tricolore.Toutefois, compte tenu de la multiplication des mauvaises nouvelles, notamment sur le front de l'emploi, en témoignent les annonces tristement récurrentes de fermetures d'usines, il serait plutôt mal venu de ne pas accueillir cette statistique avec un certain soulagement, notamment l'évolution de certaines de ces composantes comme celle portant sur le niveau de stocks de produits. Parce que ces derniers ont fondu comme neige au soleil et qu'ils ont retrouvé enfin un niveau jugé normal par l'Insee, il semble que le violent processus de déstockage entamé par les industriels dès la fin de l'été 2008 touche à sa fin. « Mécaniquement, on devrait donc constater une prochaine amélioration de la production industrielle, aussi infime soit-elle », estime Jean-Christophe Caffet chez Natixis.Toutefois, même si l'indice mesurant les perspectives générales de production a gagné 25 points depuis janvier, il convient de rester prudent, la plupart des économistes ayant déjà anticipé un tel redémarrage de la production depuis quelques mois.Une seule certitude, cette reprise de l'activité industrielle sera très limitée au regard de la faible demande des ménages et des entreprises, que ce soit en France ou à l'international. En effet, même si le moral des ménages se redresse à nouveau, timidement (lire encadré ci-contre) en mai, il est clair que ces derniers ne devraient pas être incités à jouer les cigales au cours des prochains mois compte tenu de la dégradation actuelle et à venir du marché de l'emploi. Les dernières prévisions de l'Unedic, qui anticipent 600.000 chômeurs supplémentaires en 2009, ont en effet de quoi effrayer. « Jamais les perspectives d'évolution de l'emploi n'ont été aussi mauvaises. Sachant que les salaires devraient nettement ralentir, en particulier à partir de la fin de l'année, le scénario d'un décrochage de la consommation au début 2010 ne peut malheureusement être exclu, ce qui mettrait sérieusement du plomb dans l'aile de la reprise économique tant espérée », estime Alexander Law chez Xerfi. Selon Nicolas Bouzou chez Asteres, cette montée du chômage devrait faire reculer de 1 % le pouvoir d'achat des ménages cette année, malgré le faible niveau de l'inflation. Compte tenu du fait que la France résistera un peu mieux que ses voisins, le salut ne viendra donc pas de l'étranger et d'un éventuel effet d'entraînement du commerce extérieur. Pour mémoire, le gouvernement allemand anticipe une chute de 6 % de l'activité cette année. De son côté, Bruxelles table sur une baisse de 4 % du PIB de la zone euro. Un repli qui pourrait se limiter à 3 % en France.
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