L'autocontrôle, une assurance pour le paiement des dividendes

Les experts s'accordent à le penser. A quelques semaines des premières publications de résultats annuels, la question du dividende fait l'objet d'une attention particulière de la part des investisseurs. Reste à savoir comment son versement sera financé. A ce sujet, les politiques excessives de rachats d'actions menées à tout va jusqu'en 2007, n'ont pas que des travers. En l'occurrence, sur les dizaines de milliards d'euros que les entreprises y ont consacrés, tout n'est pas partie en fumée. Du moins, pour la partie des titres qui n'ont pas été annulés. Ces derniers ont, en effet, contribué à gonfler la part de l'autocontrôle dans le capital des sociétés concernées. Conséquence, le montant total des actions détenues en propre par les groupes du CAC 40 atteint environ 13 milliards d'euros, selon le cabinet de consultants DCYV. Une ressource disponible non négligeable par rapport aux 39 milliards d'euros de dividendes susceptibles d'être versés au titre de l'exercice 2008 selon le consensus établi par Factset. Car d'aucuns se demandent aujourd'hui dans quelle mesure les entreprises seront susceptibles de répondre aux attentes des analystes en la matière. Notamment parce que la nette dégradation des perspectives économiques inciterait plutôt les trésoriers à adopter une attitude conservatrice. Ce qui n'empêchera pas, selon les spécialistes, les entreprises de vouloir ménager leurs actionnaires après une année 2008 chaotique. contrainte comptableFrédéric Oudéa, le patron de la Société Générale, a d'ailleurs récemment évoqué le sujet dans un entretien accordé au « JDD » : « Il me paraît légitime de préserver leur engagement de long terme dans l'entreprise et d'éviter de les pénaliser doublement. » A cet égard, un porte-parole de la banque confirme que la banque a « provisionné de façon à respecter le taux de distribution habituel de 45 % des bénéfices ». Le cas échéant, on peut imaginer qu'elle puisse libérer une partie de son autocontrôle qui représente près de 150 % du montant des dividendes escomptés cette année. Dans certains cas, la somme des actions autodétenues représente plus de deux fois la partie du résultat potentiellement distribuable. C'est le cas pour Danone (250 %). Le chiffre atteint 130 % pour L'Oréal et plus de 75 % pour LVMH, qui, selon nos informations, devrait d'ailleurs maintenir son dividende. « Je pense que les entreprises pourraient, dans certains cas, préserver ce type de ressources pour s'autofinancer », tempère Pierre Sabatier, responsable de la stratégie chez Pythagore Investissement. A cela s'ajoute une contrainte davantage d'ordre comptable. Celle de devoir constater une moins-value substantielle sur le produit de la cession.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.