L'aubaine pour l'épargnant en quête de sécurité n'aura duré que six mois.On n'avait pas vu cela depuis 1996. Le livret A bénéficie depuis le 1er août d'un taux de rémunération historiquement élevé de 4 %. Cette aubaine pour l'épargnant en quête de placements sécurisés n'aura toutefois duré que six mois. Selon nos informations, la rémunération du produit d'épargne chouchou des Français devrait passer de 4 % aujourd'hui à 3,5 %, voire 3 % au 1er février 2009. Selon une source bien informée, « cette baisse est inéluctable. La question n'est pas de savoir si le taux du livret A va baisser, mais de combien ».Depuis quatre ans, le taux du livret A est en effet révisé deux fois par an, le 1er février et le 1er août, selon une méthode de calcul automatique fondée sur le niveau de l'inflation et des taux interbancaires (l'Euribor 3 mois et l'Eonia). Or, la chute sensible du prix du pétrole et des matières premières va entraîner une baisse naturelle de l'indice des prix à la consommation. Selon Laurence Boone, chef économiste chez Barclays, « le taux d'inflation devrait être ramené de 3,5 % en juillet à 1,8 % en décembre ». Par ailleurs, les taux interbancaires, qui correspondent au prix auquel les banques se prêtent de l'argent, se détendent nettement depuis maintenant plus de deux semaines. Si la formule mathématique était appliquée aujourd'hui, et même avec une inflation de 2 % sur douze mois, le taux du livret A serait ainsi mathématiquement ramené à 3 %. Or, le processus de baisse des taux interbancaires devrait se poursuivre à la faveur des mesures prises par les gouvernements européens et d'une nouvelle réduction des taux directeurs de la Banque centrale européenne, prévue la semaine prochaine.placement créé en 1818La baisse programmée du taux du livret A marque la fin d'une période sans précédent pour ce placement créé en 1818. La hausse de sa rémunération le 1er août, en pleine tempête boursière, est sans conteste pour une large part dans son succès. Mais le livret A aura aussi bénéficié d'une campagne active de ses réseaux distributeurs historiques. À l'approche de la perte de leur monopole de distribution le 1er janvier 2009, la Banque Postale, les Caisses d'Épargne et le Crédit Mutuel pour le livret Bleu, ont tout fait pour renforcer leurs positions.Les Caisses d'Épargne ont ainsi ouvert 841.300 livrets A depuis le début de l'année, ce qui représente une progression de 30 % sur un an. Tant l'Écureuil que la Banque Postale ont multiplié par cinq leur collecte sur les neuf premiers mois de l'année. Au total, le supplément de liquidités centralisé à la Caisse des dépôts cette année au sein de la section des fonds d'épargne avoisinera les 16 milliards d'euros à la fin de l'année, contre 2 à 3 milliards par an en rythme de croisière.

latribune.fr

08 Nov 2008, 1:36

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