Le calvaire boursier se poursuit pour les banques françaises

Après un lundi noir, le calvaire s'est poursuivi hier en Bourse pour les principales banques françaises. À la clôture, le Crédit Agricole perdait 13,4 %, Société Générale 12,3 % et BNP Paribas 10,4 %, alors que la composante bancaire du DJ Stoxx 600 limitait ses pertes à 3,5 %. On les avait pourtant cru tirées d'affaire la semaine dernière, avec l'injection par l'État de 10,5 milliards d'euros de quasi-fonds propres. Mais le marché fait la fine bouche : il aurait semble-t-il préféré de véritables fonds propres, seuls à même de renforcer le ratio de fonds propres de base, « core tier one ». Ainsi, les analystes estiment-ils, en moyenne, les besoins réels de BNP Paribas et du Crédit Agricole au triple des fonds reçus la semaine dernière. Mais « que ces craintes soient fondées ou pas, légitimes ou pas, c'est la perception qui prévaut dans le marché aujourd'hui », explique, fataliste, un banquier connaisseur de ces groupes.Les banques françaises ont également souffert, comme nombre de leurs concurrentes, de rumeurs de marché faisant état de pertes de 10 à 15 milliards d'euros sur des produits dérivés du titre Volkswagen, qui a bondi de 146 % lundi et de 81 % hier (lire page 17). Dans l'impossibilité de savoir précisément quels acteurs ont pu encaisser ces pertes, les opérateurs ont vendu tous les établissements opérant activement sur les marchés de dérivés. Les banques françaises ont du reste prêté le flanc aux attaques en s'abstenant de démentir ces rumeurs, au contraire de Morgan Stanley, également visé. rumeursPlus généralement, elles ont peut-être payé leur retour à meilleur fortune boursière consécutive au plan de soutien de l'État. « Pour faire face aux sorties de capitaux des fonds, les gérants ont tendance à vendre les titres qui ont le mieux résisté ces derniers temps », analyse Guillaume Tiberghien, analyste chez Credit Suisse.Déjà en chute libre de plus de 15 % lundi, la Société Générale a tenté en matinée de rassurer les opérateurs en démentant tout incident de « trading », mais le maintien de sa prévision de résultat au troisième trimestre ne l'a pas empêchée de sombrer. Au-delà de ces rumeurs, les analystes s'inquiètent de l'exposition de la Société Générale à l'Europe de l'Est, notamment à travers sa participation de 50 % dans l'établissement russe Rosbank. Lequel peine à convaincre lorsqu'il affirme ne pas subir de sorties de capitaux, alors que les investisseurs étrangers ont déserté le marché russe. Pour ne rien arranger, la Société Générale est fortement exposée, au même titre que le Crédit Agricole, à des titres « CDO » liés à de la dette d'entreprise. Une classe d'actifs qui risque de plonger avec la contagion de la crise à l'économie « réelle  ». Au final, seules Natixis (à l'équilibre) et Dexia (? 0,74 %) sont parvenues à résister. Leurs valorisations se rapprochent (toutefois) du niveau de leur augmentation de capital (3,7 et 6,4 milliards d'euros, respectivement) du mois dernier.
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