Les banques centrales décidées à lâcher du lest

Sophie RollandLorsque la crise est grave, les banques centrales baissent leurs taux, mais lorsqu'elle est très grave, elles les relèvent ! En Islande, la Sedlabanki a porté son principal taux d'intérêt à 18 % hier, pour se conformer aux exigences du FMI : renouer avec des taux d'intérêt réels positifs, alors que l'inflation approche les 16 % en octobre. Il s'agit cependant d'un cas isolé. Partout ailleurs, la tendance est à l'assouplissement monétaire. En Europe, la banque centrale slovaque (NBS) a annoncé sa décision de baisser son taux directeur d'un demi-point à 3,75 %, en ligne avec le taux récemment adopté par la Banque centrale européenne. Il lui faudra sans doute bientôt les descendre d'un cran supplémentaire pour se conformer aux engagements liés à sa prochaine entrée dans la zone euro, en janvier 2009. En effet, lundi, Jean-Claude Trichet a littéralement préannoncé la prochaine décision du Conseil des gouverneurs de la BCE du 6 novembre. Pour la forme, il a précisé que la baisse de taux attendue la semaine prochaine n'était pas « une certitude », mais une « possibilit頻. Une phrase similaire à celle qui avait été utilisée en juin dernier pour annoncer la hausse des taux du mois de juillet. rassurer les marchésAux États-Unis, la Fed a entamé hier une réunion de deux jours à l'issue de laquelle elle devrait abaisser son principal taux directeur, actuellement à 1,5 %. Ce nouvel assouplissement de la politique monétaire améri-caine fait peu de doutes : depuis dix ans, la Fed a toujours confirmé une baisse des taux décidée de manière extraordinaire en l'accentuant lors de sa réunion ordinaire suivante. Ainsi, en janvier 2008, le FOMC (Federal Open Market Committee) avait abaissé son taux de trois quarts de point le 22 janvier, puis d'un demi-point le 30.Une question demeure. Celle de l'ampleur de la baisse. Les futures sur Fed funds intègrent un mouvement agressif de trois quarts de point, mais celui-ci aurait l'inconvénient d'épuiser les munitions de la Fed. Plus réalistes, les économistes parient en majorité sur un geste d'un demi-point, qui permettrait à la Fed de rassurer les marchés sur sa volonté de soutenir l'économie. Une décision avant tout « marketing ». Comme le notent les économistes d'Aurel, « le problèmeactuel n'est pas lié au niveau des taux mais au durcissement des conditions de crédit des banques ».
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