l'OFCE n'exclut pas une récession en 2009

C'est le flou le plus total. Les effets de la crise financière et bancaire sur l'économie réelle étant toujours difficilement mesurables, comme l'impact des mesures anticrise, les économistes rechignent à faire des prévisions trop précises. Pour éviter les erreurs, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), comme la plupart des instituts de conjoncture, a échafaudé deux scénarios, un gris et un noir. Dans les deux cas, la France subit quatre chocs en 2008 et en 2009 : un choc de pouvoir d'achat lié au choc inflationniste consécutif à la forte montée des prix de l'énergie et de l'alimentation, un choc de change, un choc financier et un choc immobilier. Dans le scénario gris, le choc sur le pouvoir d'achat domine en 2008, retirant à lui seul 1,1 point de PIB à la croissance qui s'élèverait à + 0,9 %. Dans le scénario plus sombre, ce choc sur le pouvoir d'achat s'accompagne d'un choc plus important de l'immobilier et d'une chute de l'investissement. Le PIB progresserait alors de 0,8 %. En 2009, la hiérarchie de ces chocs change. Alors que le pouvoir d'achat retrouve des couleurs, soutenu par la diminution de l'inflation, les répercussions de la crise financière et immobilière s'amplifient et provoquent, via la contraction du crédit et le durcissement des conditions d'emprunt, une forte chute de l'investissement des ménages et des entreprises.double choc« Dans notre scénario gris, ce double choc coûte 2 points de PIB à la croissance qui s'élèverait alors à 0,7 % », explique Éric Heyer à l'OFCE. Dans le scénario noir, qui intègre un dérèglement persistant et massif des marchés financiers, la France est en récession l'année prochaine. La chute de l'investissement s'accélérant, le PIB reculerait de 0,1 %. Dans ce contexte, que doit faire l'État ? Compte tenu de l'ampleur de cette crise et de ses conséquences, l'OFCE préconise une série de mesures d'envergure, notamment « casser », au moins temporairement, le Pacte de stabilité européen en adoptant une politique budgétaire vigoureuse, baisser les impôts, relancer l'investissement public, recapitaliser les secteurs privés en difficulté... Aux grands maux les grands remèdes. Fabien Piliu
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