Valse-hésitation en Italie

Cela fait trois ans que l'Italie virevolte autour de la question de séparation du réseau de Telecom Italia en une société distincte. En septembre 2006 quand l'ancien monopole des télécoms était encore contrôlé par Marco Tronchetti Provera et son groupe Pirelli, le gouvernement de centre gauche voulait le contraindre à filialiser son infrastructure de réseau. Ce projet avait échoué face à la farouche opposition de Pirelli, qui cherchait à céder Telecom Italia. Les nouveaux propriétaires de l'opérateur, l'espagnol Telefonica accompagné d'un pool de financiers italiens, ont réussi à écarter, provisoirement, le projet de séparation fonctionnelle en deux firmes distinctes, l'une gérant le réseau et l'autre les services.Cesare Alierta, le patron de Telefonica, a pris le soin de signaler aux autorités italiennes qu'il est opposé à une telle séparation, pouvant créer un précédent fâcheux pour son marché historique en Espagne. Confrontés à plusieurs procédures contre leurs pratiques anticoncurrentielles sur le réseau, les dirigeants de Telecom Italia ont proposé à l'Autorité italienne de régulation des télécoms (AGCOM) une quinzaine « d'engagements » pour « favoriser une plus grande concurrence des marchés de l'accès au réseau fixe », soit « un traitement identique » de ses concurrents utilisant son réseau. Une proposition acceptée en décembre par l'AGCOM.rapprochementUne nouvelle division, OpenAccess, « chargée de la gestion, la planification, le développement et la rationalisation du réseau d'accès », a ainsi été créée au sein de l'opérateur. Telecom Italia a présenté ce mois-ci OpenAccess aux investisseurs à Londres comme un succès. Mais, il pourrait être contraint d'aller plus loin, à l'image de du britannique BT (lire ci-contre). Le rapport pour favoriser le développement de l'Internet haut débit en Italie, prochainement présenté au gouvernement Berlusconi, préconise en effet une scission en bonne et due forme pour faciliter le développement de la fibre optique. Certains observateurs estiment que telle séparation ouvrirait aussi la possibilité d'un rapprochement entre Telecom Italia et Mediaset, le poids lourds de la télé italienne fondé par Silvio Berlusconi. Les autorités de la concurrence pourraient accepter plus aisément une fusion de deux groupes si l'infrastructure télécom du pays en était exclue?Frank Paul Weber, à Milan.
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