Les assureurs français réservent un accueil mitigé à Solvabilité 2

Alors que le texte définitif de la directive réformant en profondeur le secteur de l'assurance est désormais arrêté, les premières réactions des professionnels sont mitigées. La Fédération française des sociétés d'assurance, qui rassemble en son sein des partisans de la réforme (comme Axa ou CNP) et des opposants comme les mutuelles (Groupama, MACSF notamment), adopte une position officielle modérée, se félicitant des mesures atténuant les défauts du projet initial (lire ci-contre). Néanmoins, certains de ses membres ne désarment pas. Ainsi Jean-François Allard, directeur général de la Mutuelle des Architectes Français, manifeste sa « grande surprise que la directive Solvabilité 2 ne tienne pas compte des événements récents dans les banques qui ont entraîné la remise en question des modèles internes de calcul de solvabilité trop complexes. Ils ont en outre permis de constater les effets pervers de l'évaluation des actifs en valeur de march頻. L'autre famille d'assureurs mutualistes, le Gema, est globalement favorable à l'adoption de cette directive. Mais comme le souligne le directeur général adjoint, Jean Bonet, de l'AGPM, mutuelle dédiée aux militaires et membre du Gema, « les aménagements techniques seront déterminants ». Il mise sur la diversification en vie et non vie de sa mutuelle qui a pour effet d'assouplir les contraintes. coûts supplémentairesEt même si la mise en place de cette réforme induit forcément des coûts supplémentaires, « les conséquences pour le consommateur seront différentes d'une société à l'autre », estime Jean Bonet.L'absence des assurés dans ce débat est justement dénoncée par la Fédération des associations d'épargnants, la Faider, qui représente plus d'un million de personnes. Elle lance « un cri d'alarme » en estimant que ce texte va entraîner « la fin des fonds en euros » à capital garanti de l'assurance-vie, actuellement premier placement des Français. Pour Jean Berthon, le président de la Faider, « les assurés et les épargnants ne peuvent que s'insurger contre des mesures qui sont arrêtées sans consultation de leurs représentants ». Mais à trois semaines du vote définitif de la directive par le Parlement européen, les spécificités françaises risquent d'avoir du mal à se faire entendre.
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