Le plan Geithner hypothèque le dollar

La politique du nouveau gouvernement américain est maintenant claire. Elle est très accommodante. Le Trésor et la Fed ont décidé de racheter le plus possible d'obligations et de créances bancaires. Le plan Geithner consiste à créer des partenariats entre le Trésor et des fonds privés où chacun apporte la moitié des capitaux, à endetter les structures cinq ou six fois auprès de la Fed, et à employer tout cet argent à acheter à des banques leurs créances « toxiques » décotées. Il est prévu de lever ainsi 500 milliards de dollars, peut-être 1.000 milliards. Nul besoin d'être grand clerc pour deviner que les banques vont s'empresser de parrainer des fonds soi-disant indépendants, qui achèteront un peu trop cher les créances difficiles à évaluer. Les banques trouveront ainsi une nouvelle source de financement et feront peut-être même des plus-values de cession. Elles ne porteront plus que quelques pour-cent du risque de leurs créances, à travers des structures hors bilan. Toutes les structures doivent rester formellement indépendantes. Si des liens apparaissent entre les banques vendeuses et les acheteurs, il y aura des remous politiques. Une autre difficulté est que ce montage va être assez long à mettre en place. Or il est possible que de grandes institutions financières aient très vite besoin d'aide. Tim Geithner semble préparer l'opinion à la nécessité d'un nouveau budget (les 700 milliards du plan Tarp sont presque épuisés) pour soutenir directement telle ou telle banque. Enfin, en supposant que tout se passe bien, que l'argent du Trésor et de la Fed aille s'investir à flot dans des actifs « toxiques », il reste la question essentielle : le Trésor et la Fed arriveront-ils à refinancer ces trillions de dollars auprès des épargnants du monde entier ? Ne faudra-t-il pas une dévaluation du dollar et une hausse des taux d'intérêt pour attirer à nouveau les capitaux ? C'est le plus probable. nles banques vont s'empresser de parrainer des fonds soi-disant indépendants, qui achèteront un peu trop cher les créances difficiles à évaluer.Par Marc de Boisséson (Octo Finances).
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