Saint-Marin veut éviter la liste noire du G20

Mieux vaut tard que jamais. À quelques heures de la réunion du G20 de Londres ce jeudi, Saint-Marin va signer aujourd'hui avec l'Italie un accord bilatéral « financier » par lequel les banques de cette enclave en territoire italien s'engagent à des mesures contre le blanchiment de l'argent. Par ce document, qui sera signé à l'occasion de la visite du ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, dans le micro-État, Saint-Marin espère disparaître en septembre prochain de la liste des pays non vertueux en termes de lutte contre le recyclage de l'argent sale et du terrorisme établie par les experts du Moneyval.insatisfaction Mais pour les autorités italiennes, tout n'est pas réglé pour autant. L'accord sur la « double imposition » entre Saint-Marin et l'Italie ne sera pas signé aujourd'hui, même si le micro-État le considère comme « prioritaire » pour permettre des échanges d'informations fiscales avec l'Italie. « Saint-Marin maintient un secret bancaire significatif et n'a pas d'accords d'échanges d'informations fiscales avec l'Italie ni même avec aucun pays de l'Union européenne », explique Rossella Orlandi, directrice à la Perception italienne des impôts. « Beaucoup de nos concitoyens peuvent ainsi, dans un lieu très proche, y effectuer des dépôts », précise-t-elle, 60 % des comptes de dépôts dans les banques sanmarinaises étant détenus par des non-résidents. « Les modalités de cache sont diverses et variées, notamment les valises dans les coffres de voiture », témoigne le colonel de police financière, Gianluca Campana, au cours de l'émission « Exit » de la 7.La ministre des Affaires étrangères de Saint-Marin, Antonella Mularoni, a certes envoyé une lettre à l'OCDE, il y a une semaine, pour que « la République de Saint-Marin puisse continuer à être considérée comme une juridiction coopérative d'un point de vue de la collaboration fiscale internationale ». Mais Rossella Orlandi n'est pas entièrement satisfaite.l'argent de la drogue« Comme fonctionnaire de l'administration fiscale italienne, je me réjouirai que Saint-Marin, comme d'autres juridictions, abandonne le secret bancaire », explique-t-elle. Les sommes importantes qui échappent à l'impôt en Italie ne sont pas seulement visées. La police de Forli, proche de Saint-Marin, a découvert en 2007 une filière de recyclage de l'argent de la drogue menant droit à une société financière du micro-État. Début 2009, la banque centrale italienne a même classé, pour ce manque de transparence, les banques de Saint-Marin comme « non-européennes », rendant difficiles les transferts d'argent hors de l'enclave. Frank Paul Weber, à Milan et Alessandra Ferrari, à Saint Marin.
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