Air Liquide pâtit toujours de la crise

Gaz industrielIl est loin le temps où Air Liquide se disait immunisé contre la crise économique en raison de la diversité de ses clients et de la longueur de ses contrats (quinze ans dans la grande industrie). Le PDG du spécialiste des gaz industriels Benoît Potier a qualifié hier de « résistant » un chiffre d'affaires en recul de? 6,8 % au premier semestre, à 5,9 milliards d'euros. La chute s'est donc accrue par rapport aux trois premiers mois de l'année (? 3 %). Quant au résultat net, il a reculé de 0,8 %, à 596 millions d'euros. Comme la majorité des acteurs de la chimie, fournisseur par excellence du reste de l'industrie, Air Liquide a finalement été rattrapé par les difficultés de ses clients. L'effondrement de la sidérurgie, grande consommatrice de gaz, dont les volumes ont fondu de 50 %, et celui de l'électronique n'ont pu être compensés par les activités plus défensives comme les gaz respiratoires. « La baisse de la demande s'est poursuivie jusqu'en avril. Depuis mai, nous observons des signes de reprise », a précisé Benoît Potier. Pour la suite de l'année, les dirigeants affichent une grande prudence. Il faut dire qu'ils ont été échaudés par la brutalité d'une crise qu'ils n'avaient pas vu venir ? jusqu'en avril, ils prévoyaient une croissance du résultat net en 2009. « En Asie, les projets reprennent dans l'électronique et la Chine retrouve son dynamisme. Mais dans les pays matures, l'activité reste basse. La baisse des investissements va se poursuivre au second semestre », estime Benoît Potier. Conséquence : les dirigeants ont confirmé que le chiffre d'affaires et le résultat net 2009 seront « proches de ceux de 2008 ». Air Liquide maintient son objectif de réduction de coûts de 300 millions cette année. Il en a déjà réalisé la moitié. Quant au gel des embauches en vigueur depuis janvier, il est maintenu « à l'exception des segments en forte croissance, comme les activités santé ou la Chine ».nouveaux actionnairesSans surprise dans un tel contexte, les objectifs de croissance du « plan Alma » ? une hausse de 8 % à 10 % par an de l'activité ? demeurent en suspens. « Il est trop tôt pour s'engager sur 2010 », explique Benoît Potier. Seul vrai signal positif, le groupe favori des petits porteurs se targue d'avoir gagné 30.000 nouveaux actionnaires depuis novembre dernier. AUDREY TONNELIER
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