Areva T&D suscite de nombreuses convoitises

Les candidats au rachat de la branche Transmission et Distribution (T&D) se bousculent aux portes de son actionnaire Areva. Une semaine après qu'Alstom et Schneider ont déclaré leur intention de déposer une offre commune, les autres acheteurs potentiels pourraient se déclarer dans les prochains jours. Selon nos informations, cinq prétendants étudient le dossier, dont certains se sont regroupés en consortium. C'est d'ailleurs le souhait du gouvernement, et bien sûr d'Areva, de mettre en compétition plusieurs prétendants afin de faire monter les enchères au plus haut et « de vendre dans les meilleures conditions », assure-t-on de source proche du dossier.Le premier associerait l'industriel américain General Electric avec deux fonds d'investissement, l'américain Apollo et l'européen CVC. Les trois partenaires discutent encore des conditions de leur association. Deux autres fonds d'investissement, le français Axa Private Equity et le britannique Charterhouse sont associés et recherchent un partenaire industriel, qui pourrait être allemand. « Mais pas Siemens », assure un bon observateur du dossier. Un autre industriel, le conglomérat indien Avantha, qui opère notamment dans la transmission d'énergie, regarde également le dossier de cession de T&D et serait prêt, dit-on, à mettre beaucoup d'argent sur la table. Enfin, le fonds souverain chinois China Investment Corporation (CIC) s'intéresserait également à la filiale d'Areva. Pour le moment, les acheteurs potentiels attendent aujourd'hui ou en début de semaine la réception des « mémos » d'informations qui donneront le coup d'envoi du processus. Les offres préliminaires devraient être déposées lors de la première semaine de septembre. Le choix définitif du repreneur interviendra d'ici à la fin de l'année. Pendant le mois d'août, les candidats vont établir leurs valorisations. Selon plusieurs sources, Areva aurait fait passer le message qu'il ne vendrait pas T&D en dessous du prix 3,5 milliards d'euros. Dans l'entourage d'Areva, on souligne que 4 milliards d'euros serait un bon prix. Mais évidemment, les acheteurs ne sont pas de cet avis. Certains estiment que ce « prix plancher » est basé sur une prolongation de la rentabilité actuelle, de l'ordre de 12 %, alors que T&D va entrer dans une période de bas de cycle avec une rentabilité d'environ 5 %.aucun a prioriPour l'heure, l'association entre Alstom et Schneider semble avoir pris de l'avance. Le premier financerait environ deux tiers du prix et un tiers pour Schneider, ce qui leur permettrait de maximiser la valorisation de T&D. Autour de General Electric, les alliances se nouent. L'industriel discuterait activement avec Apollo et CVC, « les deux seuls fonds d'investissement dotés d'une force de frappe financière suffisante pour assurer le développement de T&D après son acquisition », explique-t-on dans l'entourage des fonds. Si ce consortium formalisait une offre, Apollo et CVC resteraient très certainement en retrait, laissant les avant-postes à General Electric, jugé « plus rassurant » auprès de l'Élysée.En face, Axa Private Equity, qui confirme son intérêt pour le dossier, et Charterhouse en seraient à un stade bien plus avancé. Les deux fonds d'investissement ont déjà travaillé ensemble dans le passé, lorsqu'ils ont acheté ensemble l'opérateur de réseaux de télécommunication, TDF, en 2007.« Nous regarderons toutes les offres sans a priori, affirme-t-on au sein du gouvernement, qui veillera à ce que le processus se passe bien. Elles seront jugées sur trois critères : le prix, le projet industriel et le volet social. » Pas question donc pour Paris d'accepter de fermetures d'usines. « Ce serait industriellement contestable », insiste-t-on.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.