Sanofi achète la division vétérinaire de Merck

harmacieL'opération était attendue, elle n'en demeure pas moins stratégique. Hier, Sanofi-Aventis a annoncé le rachat des 50 % détenus par Merck dans leur coentreprise vétérinaire commune, baptisée Merial. Le français va débourser 4 milliards de dollars pour mettre la main sur l'intégralité des ventes et des profits du troisième acteur du marché, qui commercialise entre autres la gamme Frontline. Ce montant valorise l'entité à trois fois son chiffre d'affaires (2,6 milliards de dollars l'an dernier).L'américain Merck, qui a mis la main en mars sur son compatriote Schering-Plough, était contraint de céder des activités de santé animale pour des raisons de concurrence. Merial possède en effet 13,5 % du marché mondial tandis qu'Intervet, filiale vétérinaire de Schering-Plough, est leader avec 15 % (2,9 milliards de dollars de ventes). Sanofi, qui disposait d'un droit de regard prioritaire sur le dossier, s'était déclaré intéressé dès le mois de mars. La coentreprise a enregistré en 2008 une croissance de 7,9 %, plus de deux fois supérieure à celle de la pharmacie traditionnelle.absence des génériquesCette dynamique n'est pas le seul attrait du marché de la santé animale, à une période où les laboratoires pharmaceutiques cherchent à relancer leurs ventes et à maintenir leurs profits. Évalué à 19,2 milliards de dollars, le segment ignore pratiquement la concurrence des génériques car le périmètre de chaque produit est trop petit et trop fragmenté. Par ailleurs, en l'absence de remboursement, les prix de vente sont fixés librement par les industriels. Selon l'accord d'hier, Sanofi se réserve aussi la possibilité d'intégrer Intervet dans Merial, via dans une nouvelle coentreprise avec Merck. Intervet serait alors valorisé 8,5 milliards de dollars. Mais de nouvelles questions de concurrence se poseront alors. Mi-juillet, Pfizer, numéro deux du marché vétérinaire jusqu'à sa fusion avec Wyeth, a indiqué qu'il se séparerait de certains actifs pour satisfaire la Commission européenne. AUDREY TONNELIER
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