Alcatel-Lucent sort du rouge, une première depuis la fusion

télécomsAlcatel-Lucent, une erreur ? Ben Verwaayen, directeur général de l'équipementier télécoms franco-américain, n'a pas souhaité réagir aux propos tenus mercredi par le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi. Le patron néerlandais a préféré répondre hier par les derniers chiffres du groupe : un bénéfice net de 14 millions d'euros au deuxième trimestre. Une première depuis la fusion des deux géants, en 2006. À titre de comparaison, Alcatel-Lucent avait perdu 1,1 milliard au deuxième trimestre 2008. Beau joueur, le groupe reconnaît cependant que des éléments exceptionnels lui ont rapporté 277 millions d'euros net d'impôt. Dont la cession de ses titres dans Thales, rachetés en mai par Dassault Aviation pour un montant de 1,6 milliard d'euros.Le dynamisme des ventes d'Alcatel-Lucent a cependant surpris les analystes. Le chiffre d'affaires du deuxième trimestre augmente ainsi de 8,5 %, à 3,9 milliards d'euros, « dans un marché en baisse de 8 % à 12 % à taux de change constants », selon Ben Verwaayen. Le groupe a même réalisé une perte d'exploitation de 1,6 %, soit 62 millions d'euros. Vingt millions de moins que les prévisions. « Good news », résume le directeur général, qui table sur l'équilibre pour 2009 et un exercice légèrement bénéficiaire en 2010. Le titre a signé hier la plus forte hausse du CAC 40 : + 9,36 % à 1,98 euro.Mais l'horizon n'est pas si dégagé pour Alcatel-Lucent. Son titre ne dépasse toujours pas les 2 euros. Sa principale division, spécialisée dans le matériel à destination des opérateurs télécoms, perd 10 % de son chiffre d'affaires d'une année à l'autre. La faute à la dégringolade des équipements fixes, en chute de 26,3 %. Le segment entreprise perd, lui, 16 % par rapport au deuxième trimestre 2008. Satisfaction, la bonne tenue dans les services, qui gagnent 8 % à 873 millions d'euros. Cette dernière est la seule division bénéficiaire du groupe. Alcatel-Lucent avait annoncé en avril un accord avec Bharti, le premier opérateur mobile indien, concernant la gestion de son réseau. L'équipementier compte également poursuivre son plan de réduction des coûts. Alcatel-Lucent estime avoir rempli 35 % de son objectif, une diminution de ses dépenses de 750 millions d'euros dès l'an prochain. « J'ai demandé à toutes les filiales régionales de réduire les dépenses fixes. C'est un préalable indispensable pour réinvestir ensuite dans la recherche et le développement », explique Ben Verwaayen à « La Tribune ». 153 emplois vont ainsi disparaître en Belgique. Et Alcatel-Lucent France a annoncé la semaine dernière son quatrième plan social en trois ans. Mille salariés devraient voir leur poste supprimé avant la fin 2010. Ce qui portera la baisse des effectifs hexagonaux à 20 % depuis la fusion. Ben Verwaayen se dit néanmoins « confiant » pour la suite. « Notre programme devrait nous permettre d'atteindre la base de coûts fixes souhaitée. La France est un réel centre de compétences, avec beaucoup de bons ingénieurs. » nLa division services gagne 8 % à 873 millions d'euros. C'est la seule activité bénéficiaire du groupe.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.