Le groupe BPCE, un nouveau-né plein d'ambition

C'est la fin d'une longue histoire, mais surtout le début d'une nouvelle aventure. Les assemblées générales des groupes Caisse d'Épargne et Banque Populaire se réunissent aujourd'hui pour conclure leur rapprochement et donner naissance à leur nouvel organe central commun, BPCE, détenu à parité par les deux réseaux.Précipitée par la crise financière, qui a fragilisé les deux groupes, l'union était dans l'air depuis la création de leur filiale commune de banque de gros, Natixis, en 2006. Elle s'est toutefois conclue dans la douleur, les deux réseaux mutualistes, fragilisés par les pertes massives de Natixis et paralysés par des querelles d'hommes, ayant été contraints de solliciter le soutien financier de l'État (lire encadré Repères). Quitte à y laisser une partie de leur indépendance, puisque le gouvernement a obtenu le droit de nommer deux représentants au conseil de surveillance, ainsi qu'un droit de regard sur le choix des deux personnalités qualifiées qui y siégeront à sa demande.Aussi important soit-il, ce mariage ne devrait pas bouleverser le paysage bancaire français, car les deux réseaux conserveront leur identité et resteront concurrents, même si une « coordination » est prévue pour les politiques commerciales. Ils seront amenés à distribuer des produits conçus dans les mêmes usines, mais chacun gardera son propre habillage commercial, à l'image des constructeurs automobiles qui mutualisent la production de châssis ou de moteurs pour réduire leurs coûts de développement.la main de l'élyséeLe groupe BPCE, qui fera ses premiers pas lundi, deviendra le « deuxième groupe bancaire français ». Du moins si l'on en juge par le nombre d'agences car, d'un point de vue strictement financier, il se situe plutôt à la quatrième place (voir infographie). Il n'en a pas moins l'ambition de devenir la « première banque du quotidien des Français et de leurs entreprises ».Bombardé aux commandes des opérations fin février à l'initiative de Nicolas Sarkozy dans des conditions controversées, François Pérol a commencé par reprendre en main la gouvernance (lire ci-contre). Une étape indispensable pour remettre le vaisseau dans le sens de la marche et achever la construction du nouvel organe central. Reste à faire fonctionner le nouvel ensemble, et à le développer. Au-delà des problèmes qui ne manqueront pas de survenir dans l'exécution du rapprochement des deux organes centraux, tant sur l'organisation que sur les questions de personnes, l'ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée fait aujourd'hui face à trois principaux défis : redresser Natixis, définir la stratégie du nouvel ensemble et améliorer l'efficacité des réseaux.Sa réussite sera jugée à l'aune de sa capacité à émanciper le groupe de la tutelle publique. Conscient qu'il sera très difficile de dégager assez de bénéfices pour rembourser les 7 milliards de capitaux apportés par l'État, François Pérol compte sur le redressement des finances de la banque qu'il préside et sur le rétablissement des marchés de capitaux pour convaincre d'autres investisseurs de remplacer l'État au capital de BPCE, à des conditions plus favorables. On saura alors s'il est bien l'homme providentiel que les deux groupes attendaient. nil sera très difficile de dégager assez de bénéfices pour rembourser les milliards apportés par l'État.
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