Les actions « value », indicateur de sortie de récession

À quand la reprise économique ? Telle est la question qui brûle les lèvres des investisseurs. Une première réponse pourrait être trouvée dans le comportement des actions « value », c'est-à-dire des titres fortement décotés par rapport à la valeur de leurs actifs. En effet, les actions « value » constituent un bon indicateur de la fin d'une récession, affirme Sparinvest, société de gestion danoise. Selon ses spécialistes, qui ont étudié les sorties de crise des 80 dernières années, les actions « value » surperforment le marché boursier, au fur et à mesure qu'une crise économique s'achève, après l'avoir sousperformé durant la récession.Pourquoi ? Les sociétés dites « value » « possèdent généralement d'importants actifs immobiliers, tels que des immeubles de bureaux et des usines, et elles emploient souvent un grand nombre de collaborateurs », indique Per Kronborg, gérant chez Sparinvest. En conséquence, leur réactivité face à une crise économique est bien inférieure à celles des entreprises de croissance (actions « growth »), comme les sociétés de service. Mettre en sommeil une partie de l'appareil de production, procéder à des licenciements représentent autant de mesures de réduction de coûts qui ne s'effectuent pas du jour au lendemain. Et qui génèrent des charges et des dépréciations d'actifs substantielles. Aussi, les résultats des sociétés « value », et, partant, leurs performances boursières, se dégradent-ils plus vite que les comptes des entreprises de croissance lors d'une crise économique.Le revers positif de la médaille, c'est que lorsque la demande des clients recommence à progresser, les sociétés « value » n'ont qu'à appuyer sur le bouton pour faire redémarrer leur outil de production. Les entreprises de croissance n'ont pas cette chance. Possédant peu d'actifs, elles doivent procéder à des investissements pour être en mesure de satisfaire la reprise de la demande. Ce sont alors les sociétés « value » qui ont une longueur d'avance et leur évolution boursière s'en ressent. Est-ce le cas aujourd'hui ? « Oui », assure Per Kronborg. « La centaine d'actions « value » que nous suivons dans le monde avait sous-performé le marché de janvier au 9 mars, date à laquelle les places boursières étaient tombées à leurs plus bas niveaux de l'année. Depuis, elles surperforment le marché. » l'automobile, archétype C'est en particulier le cas de l'industrie automobile, archétype d'un secteur « value », avec des valorisations représentant moins d'une fois l'actif net. Des titres comme Renault et PSA ont ainsi rebondi de 168 % et de 64,6 % depuis le 9 mars, alors que l'indice Dow Jones Euro Stoxx 50 a regagné 46 % « seulement. » « La reprise économique pourrait être vraiment proche », conclut Per Kronborg. De fait, les bons indicateurs macroéconomiques se multiplient. Et la Réserve fédérale américaine n'a pas dit autre chose mercredi, en indiquant que la première économie du monde se stabilisait. C. L.
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