EmploiAvec 35.000 dossiers à traiter par jour en septembre, contre 20.000 à 25.000 en temps normal, Pôle emploi risquait l'engorgement. Désorganisé par les conséquences de la fusion entre l'ANPE et les Assedic, le nouveau service public de l'emploi peine déjà, depuis des mois, à faire face à l'afflux de demandeurs d'emploi lié à la crise. Pour éviter une rentrée catastrophique, Pôle emploi a donc décidé de confier à des opérateurs privés l'accompagnement de quelque 320.000 demandeurs d'emploi entre 2009 et 2011.Comme l'ont indiqué, hier, « Les Échos », l'essentiel de l'appel d'offres a été remporté par les géants de l'intérim et par des cabinets spécialisés dans l'accompagnement des restructurations. La société Sodie Emploi, une division du groupe Alpha, a obtenu 22 % de l'ensemble du marché. Immédiatement derrière, arrivent Manpower (11 %) et Vediorbis (7 %), poids lourds du travail temporaire.Plus en détail, le suivi de six mois des 170.000 chômeurs, considérés comme éloignés de l'emploi et entrant dans le programme Trajectoires, sera surtout pris en charge par Manpower (23 % du marché), Adecco (11 %) et Sodie (9 %). À l'inverse, le reclassement des 150.000 personnes licenciées pour motif économique sera assuré par Sodie (33 %), Arcade Conseil (10 %) et Altedia (filiale d'Adecco) associé à l'Afpa (10 %).Au total, quelque 466 millions d'euros seront consacrés à cette opération au cours des trois prochaines années. Même si une partie de la rémunération des opérateurs privés ? entre 25 % et 50 % ? est liée à leurs résultats, ce montant suscite l'incompréhension de la CGT : « C'est scandaleux. On jette de l'argent par les fenêtres au lieu d'embaucher directement à Pôle emploi », regrette Éric Aubin, membre de la commission exécutive de la confédération. À ceci près que le recours aux opérateurs privés permettra de désengorger les agences de l'emploi dès l'automne. Un objectif plus délicat à atteindre en formant des agents? A. L.

latribune.fr

14 Août 2009, 1:39

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