Le leader de la CFDT se coupe volontairement du monde durant...

La longue marche d'un syndicaliste« Vacances, j'oublie tout » chantait le groupe Élégance en 1982. Pas si facile quand on est à la tête d'une organisation de 800.000 membres. Surtout en cette période estivale où la crise pousse des salariés désespérés à menacer de faire sauter leur usine. Pourtant, pour François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, se couper du monde est une nécessité vitale. Ses vacances ? il s'accorde trois semaines ? se divisent donc en deux périodes distinctes. D'abord une semaine au Pays basque avec sa compagne. Là, black-out total. Son portable reste toujours éteint (ou presque). Et, de toute façon, sauf cas de force majeure, il ne répond pas. « Tout est parfaitement organisé au siège de la confédération, explique-t-il. Il y a toujours un secrétaire national de permanence pour réagir à un quelconque événement. Il y a consigne de ne pas me déranger. » Cette semaine-là, c'est vraiment le jardin secret du leader syndical. Donc chuuutttt !!! Pour les quinze jours suivants, François Chérèque passe du mode éteint au mode veille. C'est le temps du retour au pays vers la maison familiale dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans un petit village non loin de Sisteron. Ce coin, il le connaît bien. Il y vivait et y travaillait avant d'être contraint par ses fonctions de monter à Paris. Là, le patron de la CFDT rouvre, déjà, un ?il sur les affaires du pays. « J'ai mon iPhone sur moi et je consulte mon ordinateur, au cas où? » Pour autant, les vacances continuent. Au menu, rencontre avec les potes et les nombreux membres de la famille restés sur place. Mais, surtout, François Chérèque peut s'adonner sans limite à sa passion : les virées en montagne. Avec sa compagne, il marche, marche pendant des heures, voire des journées. Avec les cartes IGN en main qu'il adore. Parfois, le cercle des randonneurs s'agrandit. Ainsi, traditionnellement, vers le 15 août, lors d'une « cousinade » un peu particulière, une quarantaine de membres de la famille se retrouvent pour « faire » le « chemin de Thierry » ? nom officiel de cette rando ?, en mémoire d'un parent décédé dont les cendres ont été dispersées à cet endroit.« Et quand je marche, je pense », dit-il en rigolant, histoire de signifier que ses escapades vers les sommets l'aident à cogiter sur l'avenir du syndicalisme en général et de la CFDT en particulier. Après les jambes, la tête. Entre deux randonnées, l'heure est à la lecture. Un bel éclectisme. Séance de rattrapage d'abord. François Chérèque a glissé dans sa valise une pile de la très intellectuelle revue « Esprit » ? dirigée par Olivier Mongin ? qu'il n'a pas eu le temps de lire dans l'année. Des essais aussi, notamment des économistes Artus, Cohen et Askenazy. Et puis, tout à fait autre chose, en bon fan de BD, il a apporté avec lui « Animal'z », le dernier opus d'Enki Bilal. Il poursuivra avec un roman un peu décalé « Mandalas » écrit par un militant CFDT.Mais cela le gêne-t-il d'être un homme public que les gens reconnaissent ? « Non, répond-il, je trouve les personnes plutôt discrètes. Bien sûr, on vient me serrer la main et me glisser un petit mot. Mais mes interlocuteurs comprennent que je suis en vacances et s'éclipsent très vite. Cela dit, ces échanges même furtifs me nourrissent beaucoup. Ce sont des capteurs qui me font comprendre à quel point sont nombreux ceux qui se sentent déclassés et abandonnés. » Manifestement, le syndicaliste perce vite sous le vacancier? nPatron en vacances/François Chérèque
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