Les VTT de Sunn sur les chemins du succès

EN AVRIL DERNIER, Christophe Dupouey caracolait en tête de la Coupe du monde de VTT. Le leader de l'équipe Sunn-Chipie n'est pas très connu du grand public, pourtant l'équipe qu'il représente, seule structure professionnelle de VTT en France, est une des meilleures au monde. Comme en formule 1, en vélo de route, derrière un « team » il y a un sponsor. Pour l'équipe Sunn-Chipie, il s'agit d'une PME haut-garonnaise du même nom, associée pour le parrainage à Chipie, l'entreprise de confection audoise. Sunn c'est l'outsider français du VTT haut de gamme, derrière MBK et Peugeot, avec un chiffre d'affaires 1995 de 93 millions de francs, en progression de 23 %, un résultat net de 5 millions, une centaine d'emplois créés en six ans et une production annuelle de 40.000 VTT. Des résultats exemplaires et une marque sacrée « vélo de l'année 1996 » par un jury international. Son secret ? « Sunn ne s'est jamais éloigné de sa stratégie : se donner les moyens de son indépendance en s'autofinançant prudemment, conserver un fort potentiel en recherche-développement, dont le team Sunn-Chipie forme à la fois un laboratoire d'essais et une formidable dynamique de communication », répond Hervé Coulomb, secrétaire général de Sunn. L'acteur de ce succès, c'est Max Commençal, autodidacte de quarante ans, pionnier du Paris-Dakar en moto. Au début des années 80, il est tenté par le VTT, un sport alors naissant. L'aventure commence en 1982 avec une petite entreprise individuelle. La société anonyme naît en 1989. Max Commençal, actionnaire à 49 %, en devient le PDG et implante l'entreprise à Saint-Gaudens, ville dont il est originaire. Sur un marché du cycle en pleine stagnation, le VTT, avec 1,5 million d'exemplaires vendus chaque année, a gagné 50 % du marché sur la petite reine. Des points de vente triés sur le volet Le créneau de Sunn reste le haut-de-gamme. Ses petites merveilles de technicité sont vendues entre 4.000 et 9.000 francs, à travers un réseau de 250 points de vente triés sur le volet. Sunn ne craint pas la concurrence des produits bon marché vendus en grandes surfaces. « Du sportif semi-professionnel à la famille qui pratique le VTT pendant ses loisirs, le point commun de cette clientèle hétérogène, c'est d'apprécier la qualité des produits Sunn », explique Hervé Coulomb. Accessoires en titane, fourche et selle hydrauliques, le VTT Sunn est « un vélo suspendu » pour le confort de ses utilisateurs, un produit de laboratoire dont le poids n'excède jamais 12 kilos. Aujourd'hui, après l'explosion de la marque en France, les ambitions se portent sur l'export (30 % du chiffre d'affaires). Son développement dans l'Hexagone l'a amené en 1996 à changer de cap, à opter pour une relocalisation de son site de production. Jusqu'à présent assembleur, Sunn va dans quelques mois passer à la semi-industrie. En 1996, le site de Saint-Gaudens se dote d'un centre de stockage de 1.300 mètres carrés supplémentaires, d'un centre d'usinage destiné à fabriquer des prototypes en petites séries pour le team Sunn-Chipie et des moyennes séries d'accessoires de haute technologie : des moyeux, des fourches (15 à 2.000 en 1996) des tiges de selles, et même des cadres d'ici à deux ans. Un changement de métier, et un virage à négocier qui nécessitera de structurer le service export et d'organiser un réseau de distribution parallèle de pièces détachées pour les professionnels. LAURENCE LAFOSSE
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.