Générale des Eaux : cession à 1,4 milliard aux Etats-Unis

Il a fallu attendre le 29 décembre pour que la Compagnie Générale des Eaux réalise la première opération de son programme de cession d'actifs de 1995, annoncée en octobre dernier pour compenser ses pertes dans l'immobilier. Le groupe a annoncé hier la vente de ses activités de distribution d'eau en bonbonnes aux Etats-Unis au groupe japonais Suntory (voir encadré). Filial à 100 % de la société Anjou, qui regroupe une partie des activités américaines, les deux sociétés Hinckley-Schmitt et Sierra Spring Water Compagny ont été cédées pour 290 millions de dollars (1,4 milliard de francs). La Générale des Eaux se refuse à indiquer le montant de la plus-value réalisée, alors que les entreprises ont été achetées respectivement en 1981 et 1988. Il n'empêche, le premier fabricant japonais de whisky et de boissons alcoolisées a déboursé plus de 20 fois les bénéfices affichés en 1994, soit 8 millions de dollars, pour un chiffre d'affaires de 162 millions de dollars. Avec 175 millions de dollars de chiffre d'affaires en 1995, et 5 % de part de marché, Hinckley-Schmitt et Sierra Spring occupent le troisième rang américain de la production et de la distribution de bonbonnes d'eau potable. Suntory, déjà présent sur ce marché, passera de la cinquième à la deuxième place. A huit jours de l'assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la Générale des Eaux, destinée à entériner la réorganisation des métiers de l'immobilier et le rachat du Georges V, Jean-Marie Messier, vice-président de la Générale des Eaux, annonce la seule et unique cession de taille qui entrera dans les comptes de 1995. A la fin octobre dernier, le dauphin désigné de Guy Dejouany, président du groupe, avait lancé une vaste opération vérité sur les comptes de la Générale des Eaux, avec 6 à 7 milliards de francs de pertes dans l'immobilier. « Nous prévoyons plusieurs centaines de millions de francs de pertes, à condition que le programme de cessions d'actifs raisonnable que nous avons prévu se réalise », avait-il alors expliqué. Quelques semaines plus tard avaient été évoquées trois importantes opérations de cession supérieures à 1 milliard de francs. Les analystes s'interrogent maintenant sur le montant des pertes affichées pour 1995. Dans la mesure où aucune autre opération de taille ne pourra être comptabilisée (hors immobilier ou évolution d'actionnariat au sein d'une filiale), il semble que l'on s'oriente vers un montant de pertes bien plus important que prévu. Un chiffre de 2 milliards a été évoqué à plusieurs reprises, le résultat final pourrait être supérieur. En tout cas, sur 1995, le montant des cessions d'actifs sera de 5,1 milliards de francs, contre 3,2 milliards en 1994. Au premier semestre, la Générale des Eaux avait cédé pour 3 milliards de francs d'actifs. Depuis le début du lancement de ce programme de cessions d'actifs non stratégiques, la position de Jean-Marie Messier a toujours été claire : « Nous ne vendrons pas dans l'urgence, le programme de cessions peut se poursuivre sur 1996. » Parmi les opérations évoquées figurent bien sûr les activités de restauration collective. Demain, la Générale de Restauration fera connaître les modalités du rapprochement avec Elior. Une opération qui devrait faciliter toute cession future de la participation de la Générale des Eaux valorisée par certains à au moins 2 milliards de francs. Julie Chauveau
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.