Darty sur le marché du meuble grâce aux 20 % de But

Beaucoup pour Darty et du même coup pour sa maison-mère britannique, Kingfisher : le groupe d'électroménager va racheter 20 % de But SA, la société de distribution de meubles et d'électroménager et les quarante magasins qui lui appartiennent en propre. C'est dire que le groupe franco-britannique élargit son emprise sur le marché de l'électroménager mais aussi fait son entrée sur le marché du meuble, qui est l'activité dominante de But, avec 5 milliards de francs de chiffre d'affaires sur un total de 8 milliards de francs pour l'enseigne. « Un marché connexe au nôtre, offrant de bonnes perspectives de croissance », a commenté sir Geoffrey Mulcahy, le président de Kingfisher. Le chiffre d'affaires de l'entité acquise - hors franchisés - représente 1,77 milliard de francs. Le coût de l'acquisition de 451 millions de francs ne semble pas très élevé : « A seize fois les résultats de 1994, c'est raisonnable », estime Guy Francheteau, analyste chez Didier Philippe. Hier, l'action But, cotée sur le second marché, s'est appréciée de 5,6 %, à 235 francs, avant d'être suspendue. « Une relation à long terme entre les deux groupes » Ainsi se poursuit l'offensive européenne annoncée par Patrick Francès, en mars 1995, qui s'est déjà réalisée sous la forme d'une opération plus modeste, la prise de contrôle en octobre 1995 de Vanden Borre et de ses dix-huit magasins d'électroménager en Belgique. Directeur général de Kerl, qui contrôle les deux chaînes d'électroménager du groupe Darty et Comet, Patrick Francès a manifestement les moyens de ses ambitions. L'occasion, il est vrai, était bonne à saisir : But, groupe familial fondé par André Venturini et aujourd'hui dirigé par son fils Michel, était depuis un certain temps à la recherche d'un partenaire solide. En 1994, Daniel Bernard, le président du directoire de Carrefour, dans un souci de recentrage, avait vendu à des investisseurs les 30 % que le groupe d'hypermarchés détenait dans But. Ce dernier avait donc besoin d'un nouvel associé lui apportant plus de moyens pour accélérer le rachat des franchisés : face à la quarantaine de magasins appartenant au groupe familial les quelque 200 franchisés ont une rentabilité moyenne inférieure. Cette prise de participation, qui concerne aujourd'hui moins de 15 % des droits de vote de But, « a pour objectif la construction d'une relation à long terme entre les deux groupes ». Ce qui se traduit par une série d'engagements réciproques complexes, destinés à assurer des garanties aux deux parties et tenant compte du fait que But devient opéable. Dans un premier temps, le groupe familial conservera le contrôle, avec 44,3 % des droits de vote. Mais une prise de contrôle par Darty devient possible pendant trois ans à partir du deuxième anniversaire de l'accord. Le groupe d'électroménager disposera de deux sièges au conseil d'administration de But sur un total de sept. Michèle Cohen-Chabaud.
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