Boeing et GE se lancent dans les avions d'affaires

Boeing vient d'annoncer son intention d'offrir sur le marché des avions d'affaires une version dérivée du 737, le petit-porteur de sa gamme (100 à 120 places). Le projet associe General Electric (GE), qui a monté, avec le constructeur de Seattle, un joint-venture baptisé Boeing Business Jets. Le partenariat avec GE est lié au choix des moteurs qui seront montés sur cette version, des CFM-56 produits par la firme américaine avec la Snecma. Ce Boeing 737 « d'affaires » devrait offrir à la fois les avantages d'un avion de ligne et les agréments d'un avion d'affaires. Il aura une vitesse de 0,82 Mach (presque 900 km/h), supérieure à celle de la plupart des avions d'affaires, à l'exception du Falcon 900 de Dassault. Il bénéficiera d'une autonomie de vol supérieure à 10.000 kilomètres, considérablement allongée par rapport à celle des versions ordinaires, et qui en fera aisément un transcontinental. Par ailleurs, cet appareil devra s'adapter à tous les besoins des hommes d'affaires, transformable tour à tour en bureau, en salle de conférence, en salon de réception, hôtel volant, poste de communication... Phil Condit, président de Boeing, affirme qu'il existe un marché pour ce type d'avion. Un dérivé d'affaires du 737 n'empiète pas directement sur le marché ordinaire de l'aviation d'affaires. Ce marché représente une centaine d'appareils par an, il est très concentré sur l'Amérique du Nord (67 %) et est principalement partagé entre trois constructeurs : l'américain Gulstream, le canadien Canadair et le français Dassault Falcon Jet. Mais la conception du 737 d'affaires doit lui permettre de répondre aux attentes d'une clientèle qui ne se limite pas aux grands présidents pressés. Ce type d'avion est destiné à des personnalités habituées à voler dans des appareils d'une certaine capacité, transformés pour leurs besoins. Jimmy Goldsmith, le magnat franco-britannique, dispose d'un Boeing 757 qu'il a fait modifier aux Etats-Unis. Le patron d'Occidental Petroleum, Ray Irani, se déplace dans un 727, également réaménagé. En 727, on signale aussi le prince saoudien Al Waleed, actionnaire d'Accor et d'Euro Disney. Et n'oublions pas le 747 du prince Fahd. Y a-t-il démesure ? Peut-être moins qu'on ne le pense si l'on rapporte le coût d'un avion de ligne à celui d'un avion d'affaires. Les hauts de gamme de Falcon se vendent déjà plus de 100 millions de francs. E. R.
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