Air France : les négociations sur les salaires s'enlisent

Les négociations sur la rémunération des hôtesses et stewards d'Air France sont dans l'impasse. C'est même la confusion qui règne, près trois mois après la forte grève du personnel navigant commercial (PNC) pendant les vacances de la Toussaint : les syndicats sont toujours divisés ; la direction tergiverse et la base reste très tendue.Le 14 décembre, le président de la compagnie, Jean-Cyril Spinetta, leur annonçait la fin de la rémunération au forfait, en vigueur depuis une dizaine d'années, au profit d'un système combinant à 50-50 une partie fixe et une partie variable selon l'activité réalisée. Le dispositif, proche de celui des pilotes, permet notamment de " gagner plus en travaillant plus ". La direction accédait ainsi à la principale revendication de l'intersyndicale (SNPNC, Unsa, SUD, FO, CFTC), qui représente 60 % des navigants.Coup de théâtre le 16 janvier : Jean-Cyril Spinetta relançait les négociations avec l'autre camp (Unac, CGT, CFDT), favorable au maintien d'un forfait, amélioré. Deux raisons à cela. L'absence d'un terrain d'entente avec l'intersyndicale sur la valeur de la prime de l'heure de vol. Et donc sur l'enveloppe financière allouée à l'augmentation de la masse salariale. De sources syndicales, la direction était prête à aller jusqu'à 7 % de hausse, quand l'intersyndicale en voulait 9 %. Des chiffres non confirmés par Air France. La seconde raison est ailleurs. Les partisans du forfait - qui apporte plus de garanties en cas de baisse d'activité et empêche une dérive des cadences - semblent recueillir de plus en plus de voix chez les PNC. La direction travaille donc sur les deux scénarios. Et tentera le 1er février de trancher. Avec, à la clé, l'organisation probable d'un référendum. Une arme à double tranchant qui n'avait plus été utilisée depuis 1994 sous la présidence de Christian Blanc. Et qui ne réglera rien en cas de petite majorité.RISQUE DE SURENCHEREAlors que le risque de surenchère demeure, la direction n'entend pas aller au-delà de la hausse de masse salariale consentie. Au moment où l'activité est menacée par la mauvaise conjoncture, elle est consciente que d'autres catégories du personnel sont à l'affût. Les grèves des agents au sol d'Orly à Noël l'ont prouvé. D'où les propos ambigus de Jean-Cyril Spinetta lors de ses voeux aux cadres d'Air France le 11 janvier. Lorsqu'il a déclaré en substance qu'il ne serait pas celui qui mettra en danger les équilibres économiques de la compagnie et qu'il en tirerait les conséquences si son message n'était pas entendu, une grande partie de l'auditoire a compris qu'il pourrait mettre sa démission dans la balance.
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