L'abandon du format HD DVD serait sans conteste un coup dur pour Toshiba. Mais pas forcément fatal. Sony en sait quelque chose, lui qui a été obligé d'abandonner il y a trente ans son format de cassette vidéo Betamax au profit de la VHS de JVC. Pour autant, la facture sera lourde pour Toshiba, qui s'est déjà retiré de la technologie d'écrans plats SED : elle inclut plusieurs milliards de dollars d'investissements ces cinq dernières années, selon Paul O'Donovan, analyste chez Gartner. Sans compter que le clan HD DVD, sentant forcir le vent de la défaite, a largement dépensé en communication fin 2007. En cas d'abandon du HD DVD, le groupe va devoir revoir sa gamme d'ordinateurs portables, qui devaient tous être équipés cette année d'un lecteur HD DVD. À plus long terme, il sera contraint de payer des licences pour équiper ses produits en Blu-ray.LE BON MOMENTSi la décision se confirme, elle a en tout cas le mérite d'intervenir au bon moment, estime Paul O'Donovan. Ce que confirme Ikuo Matsuhashi chez Goldman Sachs. Dans une note à ses clients, cité par l'AFP, il considère que le retrait de Toshiba " améliorera chaque année le bénéfice d'exploitation du groupe de 40 à 50 milliards de yens ". Le groupe japonais aurait d'ailleurs déjà cherché à limiter les frais. S'il a littéralement cassé ses prix avant Noël, allant jusqu'à vendre un lecteur à 99 dollars dans les supermarchés américains, c'était plus pour "réduire ses stocks" avant un éventuel retrait que pour prendre des parts de marché, selon Paul O'Donovan.Quoi qu'il en soit, les comptes du groupe devraient souffrir sur l'exercice 2007-2008 clos fin mars. Déjà chahuté sur le front des mémoires Nand (utilisées dans les appareils mobiles) du fait de la chute des prix, Toshiba est aussi à la peine dans les téléphones mobiles et les disques durs externes. Mais il a pour lui d'afficher de très bonnes performances sur ses autres secteurs (ascenseurs, systèmes industriels et médicaux, climatisation, réacteurs nucléaires).

latribune.fr

26 Sept 2008, 4:31

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