L'accord sur les redevances va faciliter la mise en Bourse d'ADP

cite>Aéroports de Paris (ADP) a franchi hier avec succès une étape cruciale dans sa procédure de mise en Bourse cette année. Le gestionnaire des aéroports parisiens a vu ses revendications en matière de hausse des redevances facturées aux compagnies et d'investissement sur les cinq prochaines années en grande partie validées par le ministre des Transports, Dominique Perben.En communiquant hier les grandes lignes du contrat de régulation (CRE) qui sera signé d'ici à fin janvier entre l'État et ADP, le ministre a accepté une hausse des redevances de 5 % (inflation comprise) par an entre 2006 et 2010, correspondant à une progression de 27,6 % sur la période. Soit légèrement moins que les desiderata du patron d'ADP Pierre Graff (+ 6 %) mais largement au-dessus des requêtes des compagnies qui réclamaient une stabilisation (voire une hausse calquée sur l'inflation).Travaux. Le passage de 6 % à 5 % des redevances est dû à la révision à la hausse des prévisions de trafic d'ADP à 3,75 % contre 3 % initialement. Dominique Perben n'a donc pas suivi l'avis des experts de la Commission consultative aéroportuaire qui préconisait moins de 4 % de progression des tarifs. En revanche, il l'a suivi pour demander à Aéroports de Paris d'anticiper la construction du satellite S4 à Roissy de 2014 à 2012. Air France, qui redoute une sous-capacité sur cette plate-forme dès 2010, le voulait au plus tard en 2011. ADP devra par conséquent inclure les coûts des premiers travaux de ce terminal dans son enveloppe d'investissement de 2,5 milliards d'euros en cinq ans. Cette somme servira surtout à construire le satellite S3 pour 2007 ou encore à rénover Roissy 1."Il s'agit de donner un coup de reins sur les années qui viennent pour investir massivement, nos installations ne correspondent plus aux meilleurs standards internationaux", explique Pierre Graff.Les recettes et les investissements d'ADP étant désormais fixés, les éventuels investisseurs disposent désormais d'une plus grande visibilité avant la mise en Bourse qui pourrait intervenir après la publication des résultats financiers en mars. Si le principe d'une augmentation de capital est acquis, reste à savoir si une cession de titres de l'État sera effectuée parallèlement, sachant que la loi stipule que l'État doit rester au minimum à hauteur de 51 % du capital d'ADP.Sacrifice. Alors qu'Air France regrette que les redevances vont "évoluer trois fois plus vite que l'inflation", certains dirigeants de compagnies ont d'ailleurs le sentiment d'avoir été sacrifiées sur l'autel de la mise sur le marché d'Aéroports de Paris. Pensant avoir limité la casse après l'avis de la Commission consultative qui prônait un juste milieu sur le plan des redevances, plusieurs de ces dirigeants se demandent pourquoi son avis n'a pas été suivi. Et s'interrogent ainsi sur son utilité. Après avoir bataillé pour prouver que des alternatives existaient aux projets d'ADP, les transporteurs commencent à penser que le verdict était ficelé d'avance. Ce qu'a confirmé à La Tribune une source ministérielle.Fabrice Gliszczynsk
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