Prix de l'électricité : Bercy s'empare du dossier

Le gouvernement joue les médiateurs entre les producteurs d'énergie et leurs clients industriels ulcérés par la flambée des prix de l'électricité. Le sujet est à l'ordre du jour de la réunion à laquelle ont été conviés ce matin autour du ministre délégué à l'Industrie, François Loos, les cinq principaux électriciens en France : EDF, Suez, la Snet, filiale d'Endesa, le suisse Atel et la filiale française du suédois Vattenfall HEW. La colère des industriels vient du fait que, après avoir baissé à partir de 2000 - date de la première ouverture du marché pour les professionnels -, les prix de l'électricité ont fortement augmenté depuis 2003. Au point de dépasser aujourd'hui largement les tarifs réglementés. Résultat : 640 entreprises, pour la moitié clientes d'EDF, dont les contrats arrivent à échéance, risquent de se voir infliger des hausses de 50 % à 80 % de leur facture. Face à la menace pesant sur leur compétitivité, le président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, Pierre Méhaignerie, a réclamé que des mesures soient prises avant le 15 juin notamment pour les petites et moyennes industries (PMI). Comme c'est déjà le cas pour les grandes entreprises "électro-intensives" : sept d'entre elles (Arkema, Air Liquide, Alcan, Arcelor, Rhodia, Solvay et UPM) signent aujourd'hui même à Bercy les statuts du consortium qui leur permettra de disposer d'une énergie à des prix de long terme très compétitifs.Quotas de CO2. Pour les PME-PMI, EDF, mise sur la sellette, indiquera qu'elle a interdiction de leur vendre de l'électricité moins cher qu'un nouvel entrant sous peine de se voir infliger par Bruxelles une amende pouvant atteindre 10 % de son chiffre d'affaires. Elle fera aussi valoir qu'elle doit pouvoir pratiquer des prix de marché pour être en mesure d'investir dans de nouveaux moyens de production. EDF dénoncera enfin le "mécanisme pervers" des quotas d'émission de CO2 qui accentue artificiellement la volatilité des prix de l'électricité. Il reste que "la part de l'électricité produite à partir du nucléaire et la bonne santé d'EDF rendent difficilement compréhensibles les fortes hausses actuelles", a prévenu la commission des Finances de l'Assemblée.Marc Lomazz
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