L'équipe dirigeante de l'Afer plébiscitée en assemblée générale

Après bien des dissensions internes, l'Afer (Association française d'épargne et de retraite) s'apprête-t-elle enfin à retrouver le chemin de la sérénité ? C'est en tout cas ce que promet Bénédicte Coste, présidente sortante du conseil d'administration démissionnaire et réélue massivement avec sa liste en assemblée générale, hier.Les adhérents devaient élire au maximum 15 administrateurs parmi deux listes composées de 11 membres, l'une menée par Bénédicte Coste et l'autre par son adversaire François Nocaudie, mais aussi trois candidats libres, dont André Le Saux, l'un des deux membres fondateurs de l'Afer prochainement jugés en correctionnelle pour détournement de fonds présumé.Orchestrées par Me Valliot, administrateur judiciaire nommé en avril à la demande de Bénédicte Coste, les élections du nouveau conseil d'administration ont mobilisé plus de 92.000 des quelque 620.000 adhérents de l'association, dont 66.531 par correspondance. Le camp de Bénédicte Coste a recueilli plus de 75 % des votes, tandis que celui de François Nocaudie n'en a rassemblé que 20 % à 30 %.Celui-ci a mené depuis mars une véritable fronde pour destituer Bénédicte Coste. La présidente de l'Afer a été d'abord critiquée pour son hésitation à se porter partie civile lors du procès en correctionnelle des deux anciens fondateurs de l'association, Gérard Athias et André Le Saux. Ces derniers sont pourtant accusés par la justice d'avoir détourné plus de 128 millions d'euros entre 1982 et 1999 au détriment de l'association et de ses membres. Interpellée sur ce sujet, Bénédicte Coste a expliqué que l'Afer ne se porterait partie civile que si l'association estimait avoir subi un préjudice. Or, s'il y a bien eu préjudice moral - puisque les adhérents n'ont pas eu connaissance du système de rémunération occulte mis en place entre les anciens fondateurs et l'assureur Aviva -, il n'est pas clair qu'il y ait eu préjudice financier : "Après m'être penchée sur le dossier avec des pénalistes, il apparaîtrait que seule la marge de l'assureur a été impactée par ce système de rémunération et que les adhérents n'ont pas été lésés", a-t-elle déclaré hier. La décision finale devrait être prise par le conseil d'administration avant le procès, qui doit se tenir au début de l'année 2006.Compromis. Bénédicte Coste est également soupçonnée par ses détracteurs de manquer d'indépendance par rapport à Aviva, fournisseur exclusif de contrats pour l'Afer. Sur ce point, l'équipe dirigeante, qui n'a rien à redire à la gestion de l'épargne par l'assureur, argue qu'il est techniquement complexe de transférer des contrats d'assurance-vie à d'autres assureurs. Le fonctionnement de l'Afer nécessite des "compromis avec l'assureur, mais compromis ne signifie pas compromission", a tenu à préciser la présidente de l'association.Se félicitant d'un nouveau conseil d'administration cohérent et soudé, Bénédicte Coste s'est par ailleurs réjouie de la hausse de 33 % de la collecte en 2004 à 2,3 milliards d'euros, ainsi que de l'adhésion de plus de 38.500 nouveaux membres.Anne-Sylvaine Chassany
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