Culture en Champs Libres

Grand jour pour Rennes et la Bretagne. L'événement. Ce soir, les Champs Libres sont - enfin - inaugurés. Projet architectural décidé en 1992, il devait initialement aboutir en 2003... pour regrouper en un même lieu le musée de Bretagne, une bibliothèque et un Espace des sciences. Pour taire la polémique suscitée par le coût de la structure, Edmond Hervé, président de l'agglomération rennaise, vient de rappeler que "l'enveloppe de 1992, 66 millions d'euros, équivaut à 90 millions en 2004. Finalement, les Champs Libres auront coûté 105 millions". Une augmentation "minime" due tant à la durée du chantier qu'"au passage de 20.000 à 23.000 mètres carrés", souligne Edmond Hervé. La surface permet aujourd'hui au musée de Bretagne de proposer trois expositions permanentes, sur l'histoire bretonne ("Bretagne est univers"), sur la culture et la richesse géographique ("Bretagne des 1.001 images") et sur l'affaire Dreyfus. Sous forme de parcours initiatique et interactif, l'espace Dreyfus est sans aucun doute la plus émouvante de ces expositions qui, grâce aux dons de la famille du capitaine, permet à Rennes - ville où s'est tenue son procès en révision en 1899 - de faire son mea culpa, tout juste cent ans après sa réhabilitation par la Cour de cassation. Une nouvelle dimension. Installé aux Champs Libres, le musée de Bretagne trouve une nouvelle dimension. De conférence en colloque, en passant par les expositions temporaires, Jean-Paul Le Maguet, conservateur en chef, espère accueillir de nouveaux visiteurs "au-delà d'un public plutôt régional". Une ambition partagée par Michel Cabaret, directeur de l'Espace des sciences. Avec une surface au sol multipliée par six, l'association rennaise compte désormais trois salles et un planétarium de 99 places des plus modernes. Au-dessous, la salle de la Terre consacre ses 330 m2 à une exposition permanente dédiée aux roches armoricaines. Des expositions temporaires viendront, comme pour chaque structure, s'intéresser à des thématiques scientifiques diverses. Pour les plus petits, le laboratoire de Merlin n'est pas sans rappeler la Cité des enfants de La Villette à Paris. Et puis il y a les quelque 8.000 m2 de la bibliothèque située au coeur de la pyramide inversée du bâtiment signé Christian de Portzamparc, sept niveaux très lumineux contenant quelque 500.000 références déclinées par thèmes. Que le musée de Bretagne, la bibliothèque et l'Espace des sciences aient la même adresse ne doit pas pour autant brouiller leur identité. Le pari des Champs Libres est de veiller à ce que chaque établissement garde son âme. Mais en se partageant les publics, c'est une "façon de mettre la culture à la portée de tous". Jacques Terrière, le directeur des Champs Libres, en est persuadé. Anne-Laure Grosmolard, à Rennes
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