Countrywide Financial peine à rassurer le marché sur sa pérennité

L'année 2008 démarre dans un contexte délétère pour Countrywide Financial. Alors qu'une vingtaine de ses concurrents ont fermé porte depuis la fin 2006, le numéro un américain du crédit hypothécaire tente, sans succès, de rassurer les opérateurs de marché sur ses perspectives.Après avoir démenti mardi des rumeurs selon lesquelles le groupe s'apprêtait à faire faillite - scénario qui a alors fait chuter son cours de Bourse de 28 % -, la direction de l'établissement a présenté hier ses activités pour décembre. Au cours du dernier mois de 2007, Countrywide a financé pour 23,4 milliards de dollars de prêts, " soit un peu plus qu'en novembre et au-delà de nos attentes ", s'est félicité son président David Sambol.Il s'agit d'une progression de 1 % par rapport à novembre, mais d'une chute de 44 % sur un an. De plus, Sambol a précisé que le taux de procédures de saisies sur les créances dont il a assuré la gestion avait bondi à 1,44 % en décembre, contre 0,7 % un an plus tôt, tandis que le taux d'incidents de remboursement avait grimpé à 7,2 % contre 4,6 % en décembre 2006. Wall Street a réservé un accueil glacial aux annonces du groupe qui avait pourtant indiqué mardi soir que les rumeurs de faillite " n'avaient pas de substance ". Hier, en matinée, le titre Countrywide Financial, qui a abandonné 79 % en 2007, a poursuivi sa descente aux enfers, perdant 10,23 % à 4,93 dollars à la mi-séance.Compte tenu d'un " environnement difficile " dans lequel il affirme toutefois être prêt à " naviguer ", l'établissement de Calabasas (Californie) a annoncé avoir supprimé 10.986 emplois depuis juillet. Mardi, Bruce Harting, analyste chez Lehman Brothers, a toutefois engagé ses clients à se méfier de l'optimisme affiché par la direction. " Les projections de chute des prix de l'immobilier, de ventes de logements et de récession continuant à s'aggraver ", les perspectives de Countrywide sont plus sombres que ne l'affirme le groupe, estime l'analyste, qui ne prévoit pas un retour à la rentabilité avant 2009 au plus tôt.Après avoir été bénéficiaire pendant vingt-cinq années d'affilée, le groupe a accusé une perte de 1,2 milliard de dollars au troisième trimestre. Mardi, l'agence de notation Egan Jones a mis le feu aux poudres en écrivant que " faute d'une infusion de capital d'au moins 4 milliards de dollars dans les deux prochaines semaines ", Countrywide pourrait faire faillite. L'établissement dans lequel Bank of America a déjà injecté 2 milliards en août risque d'avoir des difficultés à trouver de nouveaux candidats au renflouement. Outre une conjoncture défavorable à son activité, Countrywide est englué dans des problèmes judiciaires en Floride.
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