HSBC France suscite les convoitises

La pression monte sur l'avenir du réseau français d'HSBC. Pressée par ses actionnaires de relancer son cours de Bourse moribond, la banque britannique a entrepris une revue stratégique des actifs jugés peu rentables. Le réseau de la banque de détail en France en fait partie. Avec un rendement des capitaux propres de 12 % et un coefficient d'exploitation (charges rapportées au chiffre d'affaires) de 70 %, les performances d'HSBC France se trouvent bien loin de celles de ses concurrents hexagonaux. Du coup, les rumeurs vont bon train sur une possible vente du réseau français.Mais " aucune décision n'a encore été prise pour le moment ", selon plusieurs sources proches de la banque à Paris et à Londres. Pour autant, les intéressés s'agitent en coulisse. Selon plusieurs sources, quelques banques françaises commencent à regarder le dossier. Parmi elles reviennent régulièrement les noms de BNP Paribas et Société Générale qui détiennent des parts de marché limitées (entre 8 % et 9 % chacune) dans la banque de détail en France.Est aussi évoqué le nom du Crédit Mutuel qui pourrait étoffer la clientèle haut de gamme du CIC. Des banques étrangères déjà présentes en France, comme Barclays ou Fortis, pourraient être intéressées. " Il ne faut pas oublier le belge KBC qui avait tenté de racheter le CCF en 1999 ", souligne un observateur.PLUSIEURS SCENARIOSLes candidats potentiels étudient plusieurs scénarios. La cession totale du réseau français semble peu probable. " HSBC a beaucoup investi pour intégrer le réseau et il est aujourd'hui difficile de le démanteler. De toutes façons, le réseau ne peut être vendu sans la banque privée ", souligne l'ancien patron d'une grande banque. Et la banque privée ne semble pas dans la ligne de mire d'HSBC. Du coup, l'inquiétude se porte sur les banques régionales d'HSBC France. Elles sont au nombre de sept (Banque Marze, Banque de Savoie, Société Marseillaise de Crédit, etc.) et comptent 403 agences en France contre 380 pour l'ex-CCF. Leurs systèmes informatiques n'ont toujours pas été intégrés à ceux du groupe et pour la plupart elles n'ont pas adopté la marque HSBC. Il est donc plus facile de les scinder de leur maison mère. À elles sept, leurs résultats nets sociaux pesaient 143 millions d'euros en 2006. Leur valorisation pourrait atteindre entre 1,5 et 2 milliards d'euros, selon plusieurs connaisseurs du dossier.Ces rumeurs suscitent une inquiétude grandissante en interne. Les salariés estiment qu'une décision pourrait être annoncée d'ici au 3 mars, lors de la publication des résultats du groupe. D'ici là, la moindre annonce agite les esprits. Le report d'un comité central d'entreprise prévu fin janvier laisse penser que la direction veut " gagner du temps ", selon une source interne. Et le départ de la directrice des ressources humaines, Sylvie François, qui a rejoint la Banque Postale, ravive les craintes.
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