Dispute chez le partenaire italien du Crédit Mutuel

Rien ne va plus chez le potentiel partenaire italien du Crédit Mutuel , Banca Popolare di Milano (BPM). Son directeur général, Fabrizio Viola , a présenté sa démission au conseil d'administration de BPM réuni hier soir. Aucun remplaçant n'a été nommé. Ce énième soubresaut à la direction de la banque ne devrait pas aider à la relance des négociations entre la banque française et sa consoeur italienne. BPM avait pourtant indiqué en janvier dernier vouloir signer un accord de partenariat stratégique avec Crédit Mutuel d'ici au mois de juin... Les dirigeants des deux banques s'étaient d'ailleurs rencontrés plusieurs fois à Paris ou dans la capitale lombarde. Le président de BPM, Roberto Mazzotta, est membre du conseil de surveillance du groupe CIC (holding Crédit Mutuel) et Jean-Jacques Tamburin i (directoiredu CIC) siège au conseil d'administration de BPM.Depuis 2004, la banque française détient 2 % de BPM mais aussi des obligations convertibles lui donnant la possibilité, d'ici à 2009, de hisser sa part au capital de la banque lombarde à près de 9 %. Des obligations convertibles de BPM qui ont d'ailleurs plombé les comptes annuels de la banque française de quelque 300 millions d'euros l'an dernier, en raison de la variation de leur valeur. Il faut dire que BPM a perdu 50 % de sa capitalisation boursière en un an (soit actuellement une valeur de 2,4 milliards d'euros), contre un recul d'à peine 40 % des valeurs bancaires à la Bourse de Milan. La chute du titre BPM s'est accélérée avec les rumeurs du départ du directeurgénéral, qui bénéficie de la confiance des investisseurs institutionnels.BLOCAGEOfficieusement, Fabrizio Viola jetterait l'éponge après quatre ans à la tête de la banque car il n'aurait pas les coudées franches pour la réorganiser, notamment du côté des coûts. Toute intervention sur les effectifs des 8.686 salariés se heurterait en effet au veto du conseil d'administration, dominé par les représentants des salariés actionnaires. Paradoxalement, ce blocage pourrait être levé avant même le renouvellement du conseil d'administration l'an prochain. Un rapport de la Banque d'Italie sur la gestion de BPM, attendu le 14 juillet, pourrait clouer au pilori la gouvernance de la banque milanaise et l'obliger à des améliorations. Contacté par La Tribune, Crédit Mutuel n'a pas souhaité réagir aux changements en cours à BPM.
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