L'ISR gagne progressivement les gestions

Dès 2005, l'ERAFP (la caisse de retraite additionnelle de la fonction publique) a fait le choix du tout ISR (investissement socialement responsable) pour la gestion de ses cotisations. En 2006, elle a adopté une charte ISR reposant sur cinq piliers : le respect de l'État de droit et des droits de l'homme, le progrès social, la démocratie sociale, l'environnement ainsi que la gouvernance et la transparence, qui guident l'ensemble de ses investissements. La caisse de retraite a été un précurseur en ce domaine, l'ISR ne portant en général que sur une partie des actifs. La crise financière a changé la donne et déclenché un véritable engouement pour la gestion socialement responsable tant du côté des investisseurs institutionnels que des sociétés de gestion qui y voient un moyen de contrôler les risques. catégories éthiquesDans cette perspective, plusieurs acteurs ont commencé à s'engager dans une démarche totalement ISR. Ecofi Investissements a été la première en France à basculer vers le tout ISR, une démarche adoptée depuis deux ans. Toutefois, une partie de ses fonds seulement possède l'étiquette ISR. « Toute la gestion est menée avec une sensibilité éthique, celle-ci est renforcée pour les fonds de notre gamme éthique et solidaire », précise Christophe Couturier, son directeur général. Une note est établie pour chaque entreprise éligible aux portefeuilles (pour les actions et pour les obligations), une très mauvaise note est éliminatoire quel que soit le type de gestion. L'exigence sera très forte pour les fonds classés dans les catégories éthiques ou solidaires, les meilleures notes seront seulement retenues et un peu moins pour le reste de la gestion. Pour les obligations souveraines, la société de gestion a établi un modèle qui lui permet de hiérarchiser les signatures et se limite aux titres de la zone de l'OCDE. Fin janvier, Robeco Gestions a annoncé vouloir s'engager dans une démarche similaire. La société de gestion s'appuiera pour cela sur l'expertise d'une de ses filiales suisses, Robeco SAM. Au-delà des fonds ISR et thématiques, cette démarche s'appliquera progressivement à l'ensemble de la gestion. Elle s'accompagnera notamment d'un renforcement de la politique de vote davantage vers une logique d'engagement. « Nous ne souhaitons pas devenir des donneurs de leçons, mais entretenir un dialogue constructif avec les entreprises », précise Ali Ould Rouis, président de Robeco Gestions. Rachel Montero
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