La dette publique flirte avec les 1.500 milliards d'euros

à un mois et demi de la deuxième conférence sur les déficits, le nouveau ministre du Budget et des comptes publics, François Baroin, dispose d'une photo récente de la situation. L'Insee a publié mardi les chiffres de la dette et du déficit publics à la fin 2009, statistiques transmises parallèlement à Bruxelles. Traduisant l'impact de la crise, ces données voient la déficit public (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales) être propulsé à un niveau jamais atteint à 7,5 % du PIB, après 3,3 % fin 2008. S'il est de tempérament positif, François Baroin peut souligner que ce chiffre marque néanmoins une légère amélioration par rapport à la dernière prévision (7,9 %) retenue dans le collectif budgétaire adopté en décembre. Cette dégradation du déficit public de plus de 80 milliards d'euros par rapport à la fin 2008 est «intégralement liée à la crise », indiquent la ministre de l'Economie, Christine Lagarde et François Baroin, dans un communiqué commun. Elle reflète, expliquent-ils, d'une part l'impact du plan de relance qui a gonflé les dépenses de l'Etat et d'autre part le choix des pouvoirs publics de ne pas compenser les pertes de recettes fiscales liées à la baisse de l'activité.Décrue en 2011Malgré un poids du déficit dans la richesse nationale un peu moins mauvais que prévu, la France ne corrige pas pour l'instant sa trajectoire de redressement des finances publiques. En 2010, le déficit est attendu à 8,2 % du PIB, l'amorce de la décrue n'étant prévue qu'à partir de 2011. Les deux ministres de Bercy réaffirment que « conformément à ses engagements européens, le gouvernement est résolu à réduire le déficit public à 3 % du PIB d'ici 2013 ». Les données publiées par l'Insee vont certainement remettre de l'huile sur le feu entre l'Etat et les collectivités locales quant à la part de chacun dans l'accroissement du déficit. En 2009, le déficit des administrations locales (communes, régions départements... ) s'est réduit de 3,1 milliards d'euros... Dans son programme de stabilité transmis à la Commission européenne, le gouvernement prévoit que la dette publique passera de 67,4 % du PIB en 2008 à 77,4 % en 2009 puis à 83,2 % en 2010 et 86,1 % en 2011 Sur le terrain de la dette, celle-ci flirte désormais avec les 1.500 milliards d'euros à 1.489 milliards, soit 77,6 % du PIB. Ceci marque une aggravation de 10 points en un un an! Dans le programme de stabilité transmis à la Commission européenne, le gouvernement prévoit que la dette publique passera à 83,2 % du PIB en 2010 et 86,1 % en 2011. La trajectoire française, sur les déficits comme sur la dette, est jugée « optimiste » par la Commission européenne. A François Baroin de convaincre de son réalisme, dès la mi-mai avec des propositions concretes d'économies. L'ampleur de la réforme des retraites sera aussi un élément clé.
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