Heuliez est enfin « sauvé »

Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, était à la fois heureux et énervé ce mercredi en fin de matinée. Debout dans son bureau de Bercy, face à quelques journalistes, il a commenté la « très bonne nouvelle » de la reprise du constructeur Heuliez par un tandem franco-allemand. Le français BGI reprend les activités traditionnelles d'emboutissage et de carrossage de la société Heuliez New World, placée en redressement judiciaire avec le holding Heuliez Concord. Les allemands ConEnergy et le groupe Kohl reprennent les activités autour de la voiture électrique regroupées au sein de Heuliez Véhicules Electriques. Les repreneurs ont été choisis hier par le Tribunal de commerce de Niort. Le projet concurrent était présenté par le fonds d'investissement malaisien Delamore and Owl Group Companies. Christian Estrosi a également vivement attaqué Ségolène Royal, la présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, où Heuliez est implanté, pour son intervention sur le dossier, la qualifiant de « truqueuse » et « menteuse ». Pour sa part, Ségolène Royal a déclaré vivre « un des plus beaux jours de (sa) vie politique ». Elle estime que c'est parce que le conseil régional avait débloqué cinq millions d'euros pour aider Heuliez qu'« aujourd'hui, cela débouche sur une décision positive ». 481 emplois conservésPour ne pas se laisser voler la vedette, Christian Estrosi s'est rendu mercredi après-midi à Cerizay (Deux-Sèvres), siège de la société, « pour rencontrer les salariés d'Heuliez et les nouveaux dirigeants ». Dans ses bagages, il emporte une aide de l'État de 10 millions d'euros. Elle se répartira en 8 millions d'euros de prêt longue durée pour le développement du véhicule électrique et une prime au soutien de la revitalisation industriel qui ne sera pas remboursable. En revanche, le Fonds stratégique d'investissement (FSI) ne participera finalement pas au dossier.Ces fonds publics s'ajoutent aux 13,1 millions d'euros apportés par les repreneurs. Au total, Heuliez disposera de près de 25 millions d'euros pour se relancer après avoir été placée fin mai en redressement judiciaire pour la deuxième fois. Le projet permet de conserver 481 emplois sur les 600 actuels. Christian Estrosi assure qu'un plan d'accompagnement « très renforcé » sera mis en place pour les salariés, qui ne pourront pas être repris avec notamment le maintien de 90 % de leur rémunération nette pendant un an.
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