L'autorité d'Angela Merkel est contestée par sa coalition

C'est un franc revers pour Angela Merkel. Ce mercredi, son candidat à la présidence fédérale, Christian Wulff, ancien ministre président CDU de Basse-Saxe, n'a pas été élu après deux tours de scrutin par l'assemblée fédérale. Le coup est rude car la coalition conservatrice et libérale de la chancelière pouvait en théorie compter sur une majorité absolue de 21 voix, avec 644 voix. Or Christian Wulff n'a obtenu que 600 voix au premier tour et 615 au second, tandis que son adversaire Joachim Gauck, soutenu par les Verts et le SPD, qui disposaient de 460 voix ensemble, en obtenait 499 et 490. Un troisième tour, où, cette fois, la majorité relative est suffisante, était donc organisé ce mercredi soir. Christian Wulff y était favori, car le parti de gauche Die Linke était peu enclin à voter en faveur de l'ex-dissident est-allemand Joachim Gauck.Un véritable fiascoCet échec aux deux premiers tours est un véritable fiasco pour la chancelière qui avait choisi personnellement Christian Wulff comme candidat de compromis au sein de la majorité. Son autorité a donc été clairement et consciemment bafouée. Non seulement les observateurs ne pariaient guère sur un score si faible pour le candidat de la coalition au premier tour, mais en plus l'appel de la chancelière entre les deux tours à la « responsabilit頻 n'a guère été entendu. Certes, Christian Wulff était considéré comme terne par beaucoup, mais c'est plus le malaise au sein de la coalition qui s'est exprimé mercredi après midi. Il est vrai que les relations entre libéraux et conservateurs restent détestables et que les sondages pour la coalition sont au plus bas. Les plus récents n'assurent même pas au parti libéral, le FDP, les 5 % nécessaires pour entrer au Bundestag, alors qu'en septembre, il avait glané 14,7 % des suffrages. Les libéraux n'ont donc guère de raison de se féliciter de l'alliance avec la CDU. Mais dans le camp conservateur, certains estiment que la chancelière a trop cédé aux libéraux, notamment en refusant d'intégrer des hausses de taxes dans son plan de rigueur. Au lendemain de cette gifle, Angela Merkel va donc désormais devoir reprendre fermement les rênes de sa coalition. Un exercice dans lequel elle ne s'est guère montrée habile jusqu'à présent.
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