Banques espagnoles : la recapitalisation sera inférieure à 60 milliards

Après les fortes inquiétudes qui ont agité les marchés dans la journée de vendredi 28 septembre, l\'heure est au soulagment. Les résultats de l\'énième test sur la solvabilité des banques espagnoles ont été dévoilés dans la soirée de vendredi. Et les résultats sont en ligne avec les attentes. L\'auditeur Oliver Wyman calcule que les banques ont besoin de 59,3 milliards d\'euros pour faire face à un scénario économique adverse, soit bien moins que les 100 milliards d\'euros promis par l\'Union européenne pour les renflouer. Cette somme se réduit même à 53,7 milliards d\'euros si l\'on prend en compte les deux processus de fusion en cours et certaines exemptions fiscales. Le montant total entre dans la fourchette déterminée par l\'audit mené par le même cabinet en collaboration avec Roland Berger en juin dernier, qui avait conclu à des besoins globaux d\'entre 51 et 62 milliards d\'euros.\"Je suis rassuré par le fait que les besoins en capitaux du secteur bancaire espagnol s\'avèrent un peu inférieurs à 60 milliards d\'euros\", écrit Jean-Claude Juncker, chef de file des ministres des Finances de la zone euro, dans un communiqué. De son côté, la Commission européenne a \"salué\" dans un communiqué distinct \"une avancée majeure dans l\'exécution du programme d\'aide financière et dans le renforcement de la viabilité et de la confiance dans le secteur bancaire espagnol\". Sept banques passent les tests sans problèmeL\'épreuve « bottom-up » rendue publique vendredi, qui concernait 90% du secteur bancaire du pays, avait pour principal mérite de déterminer les nécessités en capital de chaque banque. « Les résultats confirment que le secteur bancaire espagnol est majoritairement solvable et viable », a estimé la Banque d\'Espagne dans un communiqué. Sept entités qui représentent 62% du portefeuille de crédits du secteur ont en effet passé avec succès le scénario adverse qui envisage par exemple une chute du PIB de 6,5% en trois ans: Santander, BBVA, CaixaBank, Kutxabank, Sabadell, Bankinter et Unicaja. Quatre banques nationalisées totalisent 86% des besoinsA l\'inverse, l\'état de détérioration des quatre banques nationalisées faisait peu de doute (Bankia a besoin de 24,7 milliards d\'euros) : elles concentrent en effet 86% des besoins du secteur. Trois autres groupes devront trouver des fonds, dont Banco Popular. L\'audit révèle un manque de capital de 3,2 milliards d\'euros dans le pire scénario pour la banque dont Crédit Mutuel contrôle 5% du capital. L\'établissement présidé par Ángel Ron a assuré pouvoir y faire face par ses propres moyens, sans passer par l\'aide publique. Toutes les entités nécessitant un surplus de capital devront présenter un plan de recapitalisation qui précisera la façon dont elles comptent y parvenir : avec ou sans aides publiques. De fait, l\'Espagne ne devrait demander que 40 milliards d\'euros au Mécanisme Européen de Stabilité (MES) d\'après le secrétaire d\'Etat à l\'Economie, Fernando Jiménez Latorre, grâce aux stratégies que les banques mettront en œuvre pour éviter le stigmate d\'une intervention publique dans leurs comptes. Les ventes d\'actifs, la captation de capital sur les marchés, la reconnaissance de pertes de la part des détenteurs de titres hybrides ainsi que le transfert d\'actifs à une structure de défaisance réduiront ainsi la note pour les pouvoirs publics. Moins la note sera élevée, mieux ce sera pour l\'Espagne qui a vu s\'éloigner la possibilité d\'une recapitalisation directe de son secteur bancaire par le MES, après les réticences exprimées par l\'Allemagne, les Pays Bas et la Finlande récemment.Les premières injections de fonds publics auront lieu en octobre ou novembre pour les entités nationalisées. La \"bad bank\" viendra à la rescousseEn attendant, le Gouvernement prépare la mise en marche de la fameuse \'bad bank\', pudiquement appelée société de gestion d\'actifs (SGA), pilier du processus de recapitalisation. Elle permettra d\'alléger les bilans des banques ayant reçu des fonds publics. Latorre a révélé vendredi que les actifs transférés se composeront des crédits immobiliers et promoteurs, et que leur prix sera « conservateur », « au prix du marché actuel », d\'après le sous-gouverneur de la Banque d\'Espagne. L\'attractivité des prix est cruciale pour garantir le succès de la bad bank, qui devra être contrôlée à au moins 51% par des investisseurs privés afin de limiter les apports publics.  
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