Michel-Henri Carriol met l'Australie au parfum

Michel-Henri Carriol a du nez. Pour les affaires et les opportunités, « qu'il faut savoir saisir au vol quand elles se présentent », confie celui qui, en quarante ans de carrière, n'en a pas laissé passer beaucoup. Question de flair sans aucun doute. Il en fallait pour quitter Paris en 1966 et rejoindre la lointaine ambassade de France à Canberra. Tout comme pour s'arracher à la douillette administration française cinq ans plus tard et démarrer ses propres affaires. « En tant qu'attaché commercial, je disposais d'un excellent poste d'observation sur la situation économique du pays », explique ce fils de diplomate, qui quittera donc la maison en 1971 pour se prodiguer lui-même les conseils qu'il donnait alors aux autres. Promis aux grands corps, il leur tourne le dos pour rester en Australie, dont il goûte déjà les douceurs du climat général, et des affaires en particulier. « J'ai découvert un pays charmant, toujours prêt à simplifier la vie de ses entrepreneurs », sourit Michel-Henri Carriol, qui, entre le quai Branly et Circular Quay, choisit Sydney, où il établit sa société Trimex en 1973.Ce nom, c'est lui-même qui l'a trouvé, « parce que cela ne veut rien dire et que c'est suffisamment générique pour ne pas être limitatif en termes d'accès à certains marchés », plaisante cet as du marketing, qui pense toujours avec un coup d'avance. Comme lorsqu'il démarre au début des années 1970 dans son cagibi équipé d'une seule ligne de téléphone, mais déjà avec le répondeur ? genre armoire électrique ? de l'époque.pionnierIl est aussi l'un des premiers à jouer la carte française aux antipodes. Un atout maître dans la manche de l'homme d'affaires naissant, qui va très vite se concentrer sur l'importation et la distribution aux antipodes des produits phares du bon goût français. Food, fashion et fragrance, les trois F symboles de la France à l'étranger, servent pendant trois décennies de piliers au développement de Trimex, avant que le fondateur de la société ne décide d'abandonner la mode et la gastronomie pour ne conserver que la cosmétique et la parfumerie. Toujours avec succès, puisque la compagnie emploie aujourd'hui plus de 700 personnes et réalise un chiffre d'affaires d'une soixantaine de millions d'euros par an.Les honneurs qu'il pensait décliner en refusant l'ENA, Michel-Henri Carriol se les est vu accorder en tant que patron quelques années plus tard. La Légion d'honneur et l'ordre du Mérite cohabitent avec sa carte de membre du très sélect Royal Sydney Golf Club. « J'ai mené ma vie intelligemment, en réussissant à concilier travail et famille », estime cet homme décidément comblé, entre ses multiples filiales régionales et ses trois enfants. Avec Jean-Marc, l'aîné de ses deux fils, prêt à prendre la relève, Michel-Henri peut même déjà penser à l'avenir. Lorsque l'heure se fera sentir.
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