Air France veut accroître la productivité des navigants

érienUn nouveau débat sensible est lancé. Vendredi, lors d'une réunion interne entre la direction générale et les cadres d'Air France, la question des coûts du personnel navigant (pilotes, hôtesses et stewards) sur le réseau moyen-courrier a été posée. Selon plusieurs sources concordantes, Bruno Matheu, directeur général adjoint marketing et réseau a en effet appelé à des gains de productivité des navigants. L'objectif est crucial. Il vise à baisser les coûts sur cette partie du réseau fortement déficitaire en raison de la concurrence du TGV et des compagnies à bas coûts. Et de permettre une diminution des prix sans compromettre le retour à l'équilibre, comme le prévoit la réorganisation commerciale du produit moyen-courrier, à partir d'avril 2010. Ce projet induit déjà un fort impact dans les aéroports puisque les comptoirs d'enregistrement seront supprimés pour les passagers de la classe économique.plusieurs leviersAlors que les négociations n'ont pas encore débuté, la direction vise, selon plusieurs sources, des gains de productivité de 15 % à 20 % pour les navigants. Pour les hôtesses et stewards, ces gains se situent notamment dans les compositions d'équipages, au-delà du minimum réglementaire sur certains types d'avions. Chez les pilotes, il existe plusieurs leviers sur les conditions de travail et de rémunération. Le plafond d'heures créditées à partir duquel les heures supplémentaires sont déclenchées en est un. Il est très favorable aux pilotes puisque, avec seulement 6 % d'heures supplémentaires, il serait moins coûteux pour Air France d'embaucher. Plus globalement, la direction voudrait augmenter le nombre d'heures de vols (565 en moyenne par an sur le moyen-courrier) et le porter à 650 pour le rapprocher des niveaux des low-cost (plus de 700 heures chez Easyjet, près de 900 chez Ryanair). Chez Transavia, filiale low-cost d'Air France, les pilotes volent 850 heures.Mais ces objectifs ne seront pas simples à obtenir. Car ils nécessitent, si la direction veut aller vite, de réviser les accords collectifs qui courent jusqu'en 2011 pour les pilotes, et 2013 pour le personnel de cabine. Une entreprise d'autant plus difficile que certains navigants estiment déjà avoir payé leur tribut à la crise. Payés en grande partie à la tâche, ils ont vu leur salaire diminuer fortement avec la baisse de capacités mise en place pour s'adapter à la chute du trafic.
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