Avec le traité de Lisbonne, l'Europe s'offre une cure de rajeunissement

titutions européennesCe n'est pas un lifting complet, mais une bonne injection de Botox qui devrait rajeunir sérieusement les traits tirés de l'Union européenne. L'entrée en vigueur aujourd'hui du traité de Lisbonne redonnera de la souplesse au processus de décision entre Européens, grippé par quinze années de débats institutionnels. Ironiquement, sa mesure phare, la création d'un poste de président permanent du Conseil, a donné lieu à une négociation particulièrement chaotique entre les Vingt-Sept lorsqu'il s'est agi de s'entendre sur un nom. C'est justement pour éviter de reproduire ce spectacle caricatural que le poste a été créé. Le Belge Herman Van Rompuy sera une sorte de facilitateur professionnel, l'homme qui passe son temps au téléphone et dans les capitales pour harmoniser les points de vue et dissiper les malentendus. Dans une Europe à vingt-sept, ce n'est pas un luxe. C'était juste indispensable.La règle de la majoritéSon travail sera de faire en sorte que tout le monde sorte gagnant des négociations. À travers lui, Lisbonne reconnaît que l'intérêt d'aucun pays ne doit être sacrifié. Pour autant, le traité ne tourne pas le dos à la règle de la majorité. Au contraire, il l'étend à des domaines sensibles : immigration, justice, protection civile, etc., la fiscalité, tout comme le social, restant la chasse gardée des gouvernements nationaux. L'Europe, enfin, atteint sa « majorit頻, au moins en droit. Dotée de la « personnalité juridique », elle pourra parler et agir comme une entité autonome au plan international et signer des accords, à la façon d'un État. La contrepartie de cette émancipation est que ceux de ses membres qui le souhaiteront pourront quitter son giron. Jusqu'à présent, la « désadhésion » n'était pas prévue.L'adoption de Lisbonne a été une telle épreuve que d'aucun juge une nouvelle retouche institutionnelle hautement improbable. Le temps serait à l'avenir aux initiatives sectorielles dans la défense ou l'énergie. Un retour aux sources de la Communauté européenne du charbon et de l'acier en quelque sorte. n
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