Guillaume Henry, le nouveau chouchou de la mode

StylePas évident de succéder à Madame Carven, dont on garde, en lointains souvenirs, ses petites robes d'été, ses rayures vertes et blanches, son vichy rose et ses parfums (Ma Griffe, en 1946 ; Vétiver en 1957). Plus que ses coupes révolutionnaires, on retient avant tout, chez Madame Carmen de Tommaso, sa vision démocratique du style. Pas snob pour un sou, toujours chic, souriante et? simple. Un rapide coup d'?il aux photos et aux archives de la marque a suffi à convaincre le jeune Guillaume Henry (tout juste âgé de 30 ans), conquis par l'allure décomplexée de la couturière, de reprendre la direction artistique de la marque. Aussi élégante lors d'un pique-nique entre amis à Étretat que lors d'une balade dans ses jardins du Prieuré. Tout n'est alors qu'une question d'allure.Ayant déjà abandonné l'année dernière la haute couture, trop « premier degr頻, Carven proposera ainsi ? pour l'été prochain ? une première collection de mode (enfin) prête à porter. Pour ce nouveau défi, Guillaume Henry, formé aux studios de création de Givenchy et Paule Ka, avec le soutien de Jean-Jacques Picart (le consultant de la mode qui a, entre autres, fait émerger Hedi Slimane), a conçu des silhouettes fraîches et légères, d'« une banalité charmante ». Dessinées pour des jeunes filles ; parfois gauches, maladroites, mais touchantes. À l'image des adorables Charlotte et Janine Castang ? interprétées à l'écran par Charlotte Gainsbourg ? deux personnages cultes des films de Claude Miller (« l'Effrontée » et « la Petite Voleuse »). Deux héroïnes citées pour leur nonchalance et leur élégance. contrastesUne mode sans ostentation, à porter de jour comme de nuit. L'idée ? Jouer avec les contrastes. Parier sur un gilet de chasse en gabardine porté avec un short taille haute en soie (ultracourt), une chemise entièrement boutonnée féminisée par une jupe seconde peau, voire une robe bustier « cassée » par un blouson en cuir noir. Oser même marier, sans complexe, la douceur d'une jupe en mousseline de soie au coton d'un simple polo (choisi vert menthe). La pièce universelle par excellence, « mi-bourgeoise, mi-petite frappe », dit-il. Bref, des coupes justes ; ponctuées de détails modernes : des lourdes manchettes ou des petites chaînes de baptême, des besaces d'étudiantes bicolores et une paire d'escarpins.Styliste passionné, Guillaume Henry n'a pas perdu le sens des priorités. Ses collections sont, avant tout, destinées à être portées, donc vendues. Il proposera ainsi en boutique (au Bon Marché, chez Maria Luisa, au Printemps, etc.) des tarifs réalistes et raisonnables, « la moindre des politesses », à partir de 120 euros (pour une chemise). À découvrir pourquoi pas, d'ici une saison, dans une boutique en nom propre. Qu'on imagine aussi bien rive gauche que rive droite. Et le tout premier directeur artistique femme de Carven de conclure : « C'est la clientèle qui choisira. » Le mot de la fin.
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