« Malgré une année 2009 difficile, Poweo maintient ses ambitions en France »

Comment l'électricien Verbund, qui détient désormais 45 % de Poweo, appréhende-t-il vos résultats 2009 qui s'annoncent très mauvais ?Verbund sait que Poweo est une société en développement dans un marché français de l'énergie pas encore ouvert, mais à fort potentiel. Il est confiant dans les opportunités qu'offrira bientôt la nouvelle organisation du marché de l'électricité. Malheureusement, le retard de la loi Nome, qui nous fera accéder à de l'électricité de base à des coûts compétitifs, nous a coûté cher. Nous tablons pour 2009 sur une perte opérationnelle supérieure à 75 millions d'euros (contre 21,7 millions en 2008), dont 25 millions liés à l'anticipation de certains coûts d'approvisionnement en gaz pour 2010-2013. Notre activité de production est bénéficiaire. Mais nous perdons environ 50 millions sur la fourniture d'électricité en France, structurellement déficitaire aujourd'hui. En 2009, la différence entre notre coût d'approvisionnement moyen, de 42 euros le mégawattheure, et notre prix de vente moyen de 47 euros ne nous permet pas de couvrir nos frais commerciaux et nos coûts de gestion de clientèle.Vous avez lancé un nettoyage de votre portefeuille client. Où en êtes-vous ?En quatre mois, le taux de départ de nos clients est revenu dans la moyenne du marché pour les nouveaux entrants, à 3 % par mois, contre plus de 5 % cet été. Nous nous efforçons de les remplacer par des clients à meilleur profil, optant à la fois pour de l'électricité et du gaz, et intéressés par nos conseils et services. Nous avons limité notre démarchage en porte-à-porte à la clientèle professionnelle et nous ne confions plus notre commercialisation à des prestataires extérieurs.Vos pertes de 2009 vous amènent-elles à revoir votre plan d'investissement en France ?Nous maintenons notre stratégie d'opérateur intégré, assurant à la fois la distribution et la production d'électricité. Outre nos 505 MW opérationnels, nous disposons d'un portefeuille de projets de 3.000 MW à horizon 2015. Après la mise en service en 2009 de notre centrale à gaz à cycle combiné de Pont-sur-Sambre (412 MW), la première en France, nous travaillons au lancement d'ici à juin 2010 d'une deuxième centrale, à Toul, un projet d'environ 400 millions d'euros. Nous sommes en train d'en monter le financement. La BEI envisage d'y participer à hauteur de 190 millions. Au total, nos projets représentent un investissement théorique compris entre 3 et 4 milliards à moyen terme, dont plus de 1 milliard dans les énergies renouvelables, mais ils ne seront pas tous développés. Il faudra bien sûr que les prix de vente augmentent en France pour permettre ces investissements, indispensables au parc de production national.Vous venez de suspendre votre projet de terminal méthanier au Havre...Ce projet se fera. Après le retrait d'E.ON, qui s'était engagé à hauteur de 25 %, nous nous donnons six mois pour composer un nouveau tour de table avec des investisseurs comme des pétroliers, des acteurs du gaz ou des fonds d'infrastructures. Poweo, associé à l'opérateur du terminal pétrolier d'Antifer, devrait garder 51 % de ce projet de 1 milliard d'euros qui reste le moins cher des terminaux méthaniers envisagés sur la face Atlantique. Il faudra aussi du temps pour convaincre les associations hostiles à cette construction. nLoïc Capéran, directeur général de Poweo
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