SFR se prépare à une année difficile dans le mobile

La « vache à lait » SFR se prépare à une période de vaches maigres. La filiale contribuant le plus aux résultats de Vivendi s'attend en effet à une année 2011 « difficile », a reconnu le PDG de la maison mère, Jean-Bernard Lévy, en présentant mardi ses comptes annuels. Il pointe du doigt « un environnement concurrentiel, fiscal et réglementaire difficile », pour expliquer la baisse du résultat brut d'exploitation (Ebitda) prévue dans le mobile cette année. Le numéro deux français des télécoms, qui a dégagé une marge brute opérationnelle de 31,5 %, n'a pas voulu préciser l'ampleur de ce recul qui se situera « entre zéro et 10 % », par rapport aux 3,1 milliards d'euros réalisés en 2010 par son activité mobile, un résultat quatre fois supérieur à celui généré dans l'ADSL.Frank Esser, le PDG de l'opérateur, précise que « la non-répercussion du relèvement de la TVA dans le mobile va nous coûter 150 millions d'euros, ce qui équivaut déjà à une baisse de 5 % de l'Ebitda ». Début février, SFR avait en effet renoncé à augmenter de plusieurs euros par mois les forfaits de 5,5 millions de ses clients mobiles, qui pouvaient dès lors résilier sans frais et risquaient de partir chez Bouygues Telecom, qui avait décidé de prendre à sa charge la hausse de TVA dans le mobile. Le recul du résultat de SFR devrait donc plutôt avoisiner 7-8 % cette année, compte tenu des nouvelles baisses imposées par les régulateurs sur les tarifs de gros (terminaisons d'appel, SMS et itinérance).Devenir actionnaire à 100 %« C'est la confirmation d'un avertissement sur résultats sur 2011 chez SFR », observe Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James Equity. L'opérateur avait prévenu dès novembre les analystes lors d'un petit-déjeuner que les conditions seraient plus adverses au second semestre. Au quatrième trimestre 2010, le résultat de SFR a ainsi chuté de 9,9 % à 490 millions d'euros, ce qui inclut l'activité haut débit dont la marge progresse. « La concurrence s'est exacerbée du fait de l'arrivée prochaine d'un nouvel entrant, Free », note le directeur financier de Vivendi, Philippe Capron. Frank Esser explique que le chiffre d'affaires par client diminue, du fait de la baisse des prix, mais aussi que les coûts d'acquisition et de rétention, pour conquérir ou retenir les clients, augmentent à cause de la montée en puissance des smartphones, onéreux à subventionner, et qui ont représenté 60 % de ses ventes brutes en décembre. La marge dans le mobile est tombée à 31 % en fin d'année, et ce avant l'effet TVA.Cette dégradation de la rentabilité de SFR n'amollit pas le désir de la maison mère d'en devenir l'actionnaire à 100 % mais minore peut-être sa valorisation. Jean-Bernard Lévy a répété qu'il espère « un jour » acquérir, à un « prix raisonnable » les 44 % du britannique Vodafone, auquel SFR a versé 440 millions d'euros de dividende l'an dernier.
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