Une chaudière biomasse exemplaire chez Smurfit Kappa

énergiePour le groupe Dalkia, la chaudière biomasse de Smurfit Kappa Cellulose du Pin, qui sera opérationnelle dès octobre 2010, « restera une référence au niveau mondial », explique Christophe Roulot, directeur des études et des grands projets. Car, chez Dalkia, les autres chantiers d'ampleur relatifs à l'électricité verte, en cours ou à l'étude, sont deux à trois fois plus petits. Conçu dans le cadre d'un appel d'offres lancé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE), le projet avait reçu en 2007 un avis très favorable de la cellule Biomasse régionale, en Aquitaine. Dalkia, qui investit 130 millions d'euros dans l'opération, exploitera la chaudière pendant vingt ans et pourra, de ce fait, vendre l'électricité à EDF à tarif préférentiel.Produisant 500.000 tonnes de papier kraft sur son site de Facture (Gironde), Smurfit Kappa est un gros consommateur de vapeur, qui sert à sécher le papier, durant le process. Une chaudière biomasse existait déjà, consommant 200.000 tonnes d'écorces issues du bois servant à fabriquer la pâte à papier. Mais il fallait la remplacer. Revenant sur le partenariat entre les deux groupes, Laurent Sellier, PDG de Smurfit Kappa Cellulose du Pin, explique : « Nous avions les mêmes intérêts au même moment et nous allons arriver à faire fonctionner l'usine, presque sans trace carbone à partir d'un produit local. » La nouvelle chaudière, dont le rendement sera optimisé à 70 % d'efficacité énergétique, contre 30 % habituellement, pourra s'adapter aux contraintes importantes du process papetier en ligne. Outre son dimensionnement, qui est déjà hors norme, avec une capacité de production électrique de 69 MW et une aptitude à produire 260 tonnes de vapeur par heure, elle devra fonctionner 365 jours par an 24 heures sur 24. S'il y a une grosse variation de la demande, en cas de casse du papier par exemple, la production de vapeur sera instantanément orientée vers la fourniture d'électricité.écorces de pinLa chaudière consommera 500.000 tonnes de biomasse par an, soit plus du double des volumes absorbés par l'installation actuelle. Elle sera approvisionnée par les écorces de pin, à raison de 200.000 tonnes par an, des bois de récupération fournis par Veolia (l'actionnaire principal de Dalkia), pour 80.000 tonnes, et par des branches et des souches, pour 200.000 tonnes. Mais pour aider les sylviculteurs locaux touchés par la tempête Klaus et assainir le massif forestier des Landes de Gascogne, elle commencera par utiliser 250.000 tonnes de chablis par an, un combustible non prévu au départ, puisque le dossier avait été monté avant cet ouragan.Claude Mandraut, à Bordeaux
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