Alstom prend une longueur d'avance dans le captage du CO2

cite>Alstom serait-il en train de mettre les États-Unis au vert ? Un pas important a en tout cas été franchi vendredi dernier en Virginie-Occidentale. En association avec AEP, l'un des cinq plus importants électriciens américains et le propriétaire de la centrale de Mountaineer, le groupe a dévoilé pour la première fois sa technologie de captage de CO2 (CCS).Encore à l'état de projet pilote, cette installation, qui a coûté un peu plus de 100 millions de dollars (dont AEP assume 60 %), ne permet pour l'heure de capter qu'un peu moins de 2 % du CO2 émis par cette centrale de 1.300 mégawatts. Mais sur les bords de l'Ohio, l'événement est d'envergure. Michael G. Morris, président d'AEP, Joe Manchin, le gouverneur de l'État, le sénateur John D. Rockefeller, le docteur Kristina Johnson, sous-secrétaire d'État à l'énergie, et bien entendu Philipe Joubert, président d'Alstom Power, avaient fait le déplacement. Et pour cause. À quelques semaines de la réunion de Copenhague, les autorités américaines savent qu'elles ne pourront pas faire l'impasse sur un engagement, mais s'interrogent sur la marche à suivre. Or, dans un contexte économique difficile, où le chômage frôle désormais les 10 %, il est difficilement envisageable de fermer à tour de bras des centrales au charbon et de sacrifier sur l'autel de l'écologie les millions d'emplois liés à la filière en amont.De fait, la technologie d'Alstom arrive à point nommé pour soutenir les voix qui estiment que la réponse à l'impératif de réduction des émissions de CO2 passera par un panel de solutions associant le nucléaire, le charbon propre, etc. et pas seulement les énergies renouvelables. Le groupe français trouve là l'occasion de prendre de l'avance face à ses concurrents General Electric et Siemens dans la réhabilitation des centrales au charbon. « Aujourd'hui, nous sommes en phase de validation de notre technologie de CCS. À l'horizon de 2015, nous pourrons alors passer à une vraie phase de commercialisation », explique Philippe Paelinck, directeur du développement des affaires CO2 chez Alstom Power. Si le groupe a aujourd'hui plusieurs projets à l'étude, il a signé il y a quinze jours avec la province canadienne d'Alberta et l'opérateur local, Transalta, le financement de 1,2 milliard de dollars canadiens pour la construction à venir d'une centrale électrique au charbon. Équipée de la même technologie que celle de Mountaineer, elle permettra cette fois de réduire de 30 % les émissions de CO2 de la structure. Sachant que 41 % des émissions produites sur la planète sont issues de la production d'électricité et que 60 % de cette part provient de la combustion de matières fossiles (gaz et charbon), l'enjeu est de taille. Et pas seulement aux États-Unis, qui comptent 16 États charbonniers. L'Europe, la Chine et l'Inde sont aussi des marchés à prendre. Ce qui fait dire à Philippe Joubert que « d'ici à dix ans, le CCS sera le plus gros business d'Alstom Power ». n Aujourd'hui expérimental, le CCS sera dans dix ans le plus gros business d'Alstom Power.
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