télécomsL'accès à très haut débit par Internet ne passera pas seulement par la fibre optique. L'espace aura aussi son mot à dire. C'est en tout cas l'ambition du Centre national d'études spatiales (Cnes), qui planche depuis quelques mois sur un projet de satellite qui permettrait d'offrir un débit d'accès à Internet de l'ordre de 50 mégabits par seconde, soit autant que la fibre optique aujourd'hui. à un prix accessible pour le consommateur, de l'ordre de 50 euros par mois. Alors que les satellites actuels couvrent un large territoire, et offrent du coup un débit 10 fois inférieur à celui envisagé, ce nouvel appareil spatial concentrerait sa puissance d'émission sur la France pour muscler son débit et déservir 750.000 foyers. Baptisé MégaSat, le dossier est soutenu par le ministère de la Recherche et de l'Enseignement supérieur et le secrétariat d'état à l'Économie numérique, ainsi que par plusieurs partenaires industriels, Astrium, Thales et Eutelsat. Ce système ne serait pas concurrent du déploiement de la fibre mais complémentaire afin de couvrir les zones les moins peuplées dans des conditions économiques plus acceptables. Eutelsat et ses en piste Auditionnée début novembre par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale dans le cadre de la proposition de loi Pintat, Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'État à l'Économie numérique, a appuyé le projet MégaSat, estimant que celui-ci « permettra de faire du très haut débit dans les hameaux les plus reculés ». Le coût du système est estimé à plus de 450 millions d'euros : 50 millions de R&D, 100 millions d'infrastuctures au sol, 300 millions pour la construction et le lancement. Le financement n'est pas arrêté, mais une partie pourrait provenir du grand emprunt que doit lancer l'État l'an prochain. Selon les prévisions actuelles, le satellite pourrait commencer à émettre vers 2014.L'Internet via l'espace suscite de plus en plus de vocations. Eutelsat, qui vient de commercialiser avec SFR une offre d'accès par satellite, prévoit de lancer l'an prochain un nouveau satellite (Ka-Sat) spécialement dédié à ce type de services. Son concurrent européen, SES, a pour sa part récemment investi 75 millions de dollars (environ 50 millions d'euros) dans O3b. Créée l'an dernier, cette jeune entreprise américaine prévoit de lancer d'ici à 2012 une flotte de huit satellites avec pour ambition d'apporter l'Internet à haut débit à trois milliards de personnes dans les régions où il n'arrive pas encore ou mal. O3b avait déjà réussi à lever 88 millions de dollars, notamment auprès de Google, le géant de l'Internet, qui voit dans l'espace le bon moyen d'inonder un peu plus le monde des services. n

latribune.fr

02 Déc 2009, 1:45

Partager :