Le Zimbabwe toujours dans l'impasse

Il y a un an, le Zimbabwe était plongé dans un chaos économique et politique sans précédent. Le chômage atteignait 94 %, une épidémie de choléra emportait près de 4.000 personnes, et enseignants, médecins ou ingénieurs fuyaient le pays. Le président Robert Mugabe se résignait finalement à partager le pouvoir avec son opposant Morgan Tsvangirai.Aujourd'hui, le dialogue politique reste au point mort. Lundi, le président Barack Obama a annoncé que les sanctions de son administration à l'encontre de dirigeants du Zimbabwe seraient prolongées d'un an. L'économie s'est certes stabilisée avec l'arrivée officielle du dollar américain et du rand dès janvier 2009. Dans les rues, les étals sont à nouveau achalandés et la majorité des Zimbabwéens peuvent se procurer les produits de base. fermiers blancs expulsésLa croissance a redémarré en 2009 à 4,7 % après dix ans de contraction. « Si le secteur de la vente au détail fonctionne bien maintenant, si les hôpitaux et les écoles ont rouvert, pour tous les autres secteurs, rien n'a évolu頻, se lamente Jack Murhewa, vice-président de la chambre patronale. Nous étions le grenier de l'Afrique, mais toute notre production s'est effondrée en raison de la réforme agraire. Les expulsions de fermiers blancs se poursuivent. » Les quelques rares agriculteurs qui n'ont pas encore quitté leur exploitation continuent d'être sans cesse harcelés par la Zanu-PF, le parti de Robert Mugabe.Le gouvernement vient de publier le décret d'application de la « loi d'indigénisation ». Ce texte, qui oblige les entreprises présentes dans l'ex-Rhodésie du Sud à s'assurer que 51 % de leur capital soient détenus par des Zimbabwéens de souche, risque de dissuader les investisseurs étrangers de venir, s'inquiète John Robertson, consultant à Harare. Lassée de négocier sans pouvoir avancer, la formation politique du Premier ministre Morgan Tsvangirai se dit prête à quitter le gouvernement et rêve d'élections anticipées. Sophie Ribstein, à Johannesburg
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