Bursa Malaysia veut séduire les investisseurs étrangers

Verra-t-on un « Aseanext » sur le modèle d'Euronext ? Si l'idée fait aujourd'hui sourire les représentants de la place financière de Kuala Lumpur, elle n'est pas totalement à exclure. D'ailleurs, le directeur général de Bursa Malaysia, Mohamed Yusoff Yusli, reconnaît que l'un des atouts d'Euronext aura été de respecter et maintenir chacune de ses places constituantes. Kuala Lumpur a lié son destin à cinq autres Bourses de la région en février 2009, en décidant de développer une interconnexion entre les Bourses de Malaisie, d'Indonésie, des Philippines, de Singapour, de la Thailande et du Vietnam. Interconnexion régionalePour le responsable de la Bourse, l'idée est avant tout d'augmenter l'activité de négociation d'un pays à l'autre alors que les réflexes des investisseurs sont encore très domestiques. Dès le second semestre 2011, le lien devrait être opérationnel entre Bursa Malaysia et l'opérateur boursier thaïlandais. Singapour et les Philippines devraient les rejoindre plus tard. De leur côté, les régulateurs discutent d'une éventuelle reconnaissance mutuelle, indique Ranjit Ajit Singh, directeur exécutif de Suruhanjaya Sekuriti, l'autorité de régulation des marchés. Mais Mohamed Yusoff Yusli et Ranjit Ajit Singh misent aussi sur l'attrait du marché malais en dehors de sa région. Bursa Malaysia est présent sur les actions, les obligations, la finance islamique et les dérivés, notamment sur les matières premières. Avec plusieurs représentants de la place financière, dont quelques émetteurs, ils sont venus à Paris et à Londres cette semaine à la rencontre d'investisseurs et d'intermédiaires pour présenter leurs atouts. Entre perception et réalitéEt surtout, en finir avec quelques "perceptions erronées" selon lesquelles la participation des investisseurs au capital des sociétés malaisiennes, notamment dans le secteur manufacturier, serait restreinte tout comme leur capacité à rapatrier leurs capitaux ou dividendes. Un certain nombre des barrières à l'investissement étranger ont été levées depuis 1998. Du moins en ce qui concerne le gouvernement. Certaines sociétés ont établi des limites dans leurs statuts. Il faut maintenant les convaincre de les supprimer.La Chine, investisseur D'ores et déjà, Kuala Lumpur vient de s'ouvrir de nouvelles perspectives. Le régulateur chinois a autorisé, la semaine passée, la Malaisie comme destination d'investissement pour un certain nombre d'institutionnels qualifiés. Bursa Malaysia compte également sur son éventuelle ascension dans la classification de FTSE International. En septembre 2009, le fournisseur d'indices a placé le pays dans sa liste de surveillance en vue d'une éventuelle promotion en catégorie Marchés émergents avancés. Mohamed Yusoff Yusli espère une bonne nouvelle à l'occasion de la prochaine revue, en septembre prochain. Alliance américaineEnfin, l'alliance capitalistique signée en septembre 2009 avec l'opérateur des marchés à terme de Chicago, CME Group, devrait être le moyen de doper et d'internationaliser son activité sur les dérivés, dont le contrat à terme sur l'huile de palme. La semaine passée, la Commodity Trading Futures Commission, le régulateur des marchés à terme américain, a d'ailleurs donné son feu vert aux courtiers membres de Bursa Malaysia Derivatives pour intervenir auprès de clients américains. " Actuellement, Bursa Malaysia compte 6 millions de contrats échangés par an. Nous espérons doubler cette activité dans les trois prochaines années en augmentant le nombre des investisseurs comme celui des produits ", précise le patron de la Bourse.
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