Que ce soit dans les amphithéâtres ou sous les chapiteaux du campus d'HEC qui accueille l'Université d'été du Medef, la déstabilisation d'Eric Woerth empêtré dans le feuilleton de l'affaire Bettencourt n'inquiète pas les participants. Selon eux, le train de la réforme des retraites passera malgré les mises en cause répétées de celui qui devra défendre le projet de loi dès la semaine prochaine. « Les affaires qui mettent en cause Eric Woerth n'ont rien à voir avec le fait que la réforme est nécessaire », souligne Michel Sara, patron d'une TPE parisienne dans le management. Les multiples rebondissements de l'affaire Woerth-Bettencourt, qui ne cessent d'entacher l'image du ministre du Travail, ne menacent pas, estime-t-il, une réforme bien ancrée dans le calendrier présidentiel. Grégory Pascal, entrepreneur à la tête d'une « grosse PME » de 60 employés dans la communication, est certain que la réforme se fera quand même. « Même si Eric Woerth saute à un moment ou à un autre, la réforme va passer car la gauche, malgré ses protestations, n'a pas envie de gérer un tel dossier si elle passe en 2012 », sourit-il. Du côté des grosses entreprises, silence radio. Leurs patrons se contentent d'afficher un soutien sans faille à la réforme du gouvernement. A l'image de Charles Beigbeder, fondateur de plusieurs entreprises dont le fournisseur d'électricité Poweo. « La réforme actuelle est bonne, elle est en marche et c'est un signal fort à l'heure où les acteurs économiques sont en difficult頻, martèle-t-il. ScepticismeEn revanche, la capacité d'Eric Woerth à mener la réforme à son terme suscite quelques doutes. « Cette entreprise de démolition médiatique porte préjudice à la réforme. C'est dommage, car Eric Woerth a prouvé qu'il est tout à fait qualifi頻, regrette Christian Souchon, gérant d'une entreprise de conseil en gestion. Plus pragmatique, le parisien Michel Sara relativise : « La réforme est plus forte qu'Eric Woerth. Elle se fera avec ou sans lui ». Sylvain Rolland

latribune.fr

02 Sept 2010, 23:26

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