Les grandes fortunes familiales à la rescousse du capital-investissement

Bouffée d\'oxygène en vue pour les sociétés de capital-investissement. Selon une étude réalisée par Prince Associates pour le cabinet Grant Thornton, 86% des family offices -ces sociétés gérant de grandes fortunes familiales- projettent d\'investir davantage dans le private equity, au cours des trois prochaines années. Les family offices pourraient ainsi prendre -en partie, du moins- le relais des banques et des assureurs. Ces derniers, traditionnels pourvoyeurs de fonds du capital-investissement, sont en effet contraints de réduire leurs allocations au private equity, en raison des futures réglementations Bâle III et Solvabilité II, qui leur imposent de renforcer leurs fonds propres.Une puissance de feu de 477 milliards de dollarsDe fait, la force de frappe des family offices est loin d\'être négligeable. Si le premier a été créé en 1882 par les Rockfeller pour faire fructifier la fortune familiale, les family offices sont aujourd\'hui entre 2.500 et 3.000 dans le monde, selon la Family Office Association. Et les 50 premiers d\'entre eux gèrent la coquette somme de 477 milliards de dollars, d\'après les données de l\'agence Bloomberg.8 milliards investis depuis 2009Leur intérêt pour le capital-investissement ne date pas d\'aujourd\'hui. Les family offices ont déjà investi huit milliards de dollars dans le private equity, depuis 2009, à l\'échelle mondiale. En 2010, ils représentaient ainsi 9,4% des fonds levés par les sociétés européennes de capital-investissement, d\'après l\'EVCA (association européenne du capital-investissement), contre 0,4% seulement, en moyenne, au cours de la période 2003-2007. Une proportion désormais supérieure à celle des banques (8,8%) et des assureurs (5,1%).Un placement plus rentableSi les family offices souhaitent se renforcer encore dans le private equity, c\'est parce que cette classe d\'actifs rapporte aujourd\'hui bien davantage que les placements monétaires et obligataires, ou même que la Bourse: en France, le capital-investissement a généré un retour sur investissement de 8,5% au cours des dix dernières années, contre un rendement de 0,2% seulement pour le CAC 40.Menace sur les commissions de gestionSeul bémol, les family offices sont des investisseurs éminemment exigeants, bien décidés à réduire à la portion congrue les «fees» (commissions de gestion) des gérants de private equity dont les rendements ne seraient pas à la hauteur de leurs espérances. Tel avait été le message lancé par Joseph Reilly, président de la Family Office Association, lors d\'une conférence sur le capital-investissement, à New York, le mois dernier. On a bien compris qu\'il ne s\'agit pas là d\'investissement philanthropique. 
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