TUI reprend en main sa filiale déficitaire Nouvelles Frontières

tourismeLe tour-opérateur Nouvelles Frontières a été mis sous « soins intensifs » par sa maison mère. Le britannique TUI Travel, qui possède l'entreprise française, s'inquiète des pertes enregistrées par celle-ci (estimées entre 40 et 50 millions d'euros pour 2009, après 11 millions de bénéfices en 2008) et cherche à la reprendre en main.De fait, Nouvelles Frontières n'est pas la seule branche malade de TUI Travel. Deux ans après sa création, résultat de la fusion entre l'allemand TUI AG et le britannique First Choice, l'entreprise est sur le qui-vive sur deux de ses principaux marchés, l'Allemagne et la France. Les marges y demeurent en dessous de la barre de 3 %, le minimum recherché par l'entreprise. Le premier pays pose un problème structurel, compte tenu que les voyages sont en grande partie vendus dans des agences indépendantes commissionnées, et que l'Internet y a peu percé.En France, la situation est différente. Marmara, l'autre grande marque hexagonale du groupe, affiche une marge qui dépassera les 4 % cette année, ce qui en fait l'une des plus rentables du groupe. Les difficultés de TUI Travel sont donc concentrées sur Nouvelles Frontières, qui vient d'être recapitalisé à hauteur de 199 millions d'euros par sa maison mère. Son problème ? « Nouvelles Frontières s'est trop dispersé, selon une source interne chez TUI Travel. Par exemple, nous transportons tout juste quelques dizaines de personnes chaque année en Syrie. Ce genre de destination ne peut pas continuer. » Du coup, la filiale devra fortement réduire son offre, assure cette source. De 120 destinations actuellement à « une cinquantaine ». TUI Travel souhaite aussi augmenter les réservations sur Internet, et vendre dans ses agences plus d'offres venant d'autres tour-opérateurs, notamment de Marmara.acquisitions en vueEnfin, Corsairfly, la compagnie aérienne possédée par Nouvelles Frontières, indispose TUI Travel. Traditionnellement, le groupe ne possède pas de compagnie aérienne, qui impose des coûts fixes élevés. Or Nouvelles Frontières remplit les avions de Corsairfly qu'à hauteur de 20 %, le reste venant de passagers qui achètent un vol sec à la compagnie. L'objectif est donc de mieux utiliser Marmara et Nouvelles Frontières pour optimiser les remplissages des avions. TUI Travel envisage aussi des acquisitions de petits tour-opérateurs spécialisés vers les destinations de Corsair (essentiellement les Antilles). « Tout cela va prendre peut-être trois ans », reconnaît-on chez TUI Travel. Les turbulences sont loin d'être finies à Nouvelles Frontières.
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